CHAT DU RABBIN (LE)
Jérusalem d'Afrique

Zlabya n’est pas heureuse avec son mari. Celui-ci passe plus de temps dans les livres qu’avec elle. D’ailleurs, il reçoit tout un tas de livres qui viennent de Russie.
Ce jour-là, en ouvrant la caisse, il découvre parmi les livres un homme mort.
Ne sachant quoi faire concernant le cadavre, il fait appel à son beau-père, le Rabbin, et à une dizaine d’autres religieux. Ceux-ci vont être en désaccord sur ce qui doit être fait concernant le rite funéraire. Jusqu’au moment où le Kabbaliste, un aveugle qui fut le maître du Rabbin, intervient. En plantant une plume dans le nez du mort, ce dernier se réveille.
Il s’agit d’un Russe, juif, qui a fui la Russie et sa révolution pour tenter de retrouver en Éthiopie la Jérusalem, une ville où les juifs trouveront la paix, un endroit où vivent les descendants du roi Salomon et de la reine de Saba.
Mais depuis Alger, cela fait un long voyage.
Aidé par le Rabbin, le Chat, le Cheikh Mohammed Sfar et un vieil aristocrate russe qui possède une autochenille Citroën, le russe qui s’avère être un peintre, va essayer de retrouver cette cité. Un long voyage attend nos héros…

Par berthold, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur CHAT DU RABBIN (LE) #5 – Jérusalem d’Afrique

La sortie d’un nouveau titre du Chat du Rabbin est toujours un évènement.
Ce tome 5 est une très belle surprise en cette fin d’année 2006.
D’ailleurs, c’est même un beau cadeau que nous proposent Joann Sfar et Dargaud.
De plus, cette aventure comprend 80 planches.

Joann Sfar disait qu’il ne traiterait pas de racisme mais vue la période actuelle, il a décidé de rappeler aux hommes cette bêtise qu’est le racisme, que ce soit envers la couleur de peau ou la religion.
La religion dont il est souvent sujet dans cette œuvre : il faut voir ces discussions qui n’en finissent plus entre tous les rabbins lorsqu’ils pensent avoir trouvé un homme mort dans la caisse de livres ou bien, dans le désert avec la tribu proche du Tanezrouft à qui il ne faut pas parler de religion car ce sont des fanatiques. D’ailleurs, c’est une scène qui vaut le coup : rien que pour ça, il faut lire ce tome 5 ! Sfar nous montre ce qui arrive dans ces cas-là.
Sfar aborde aussi la différence des couleurs de peaux avec ces blancs qui considèrent les noirs comme inférieurs ou esclaves. Ou bien la scène vers la fin où les juifs noirs considèrent qu’il ne peut y avoir de juifs blancs et rejettent le peintre russe.
Et puis, avec ces sujets brûlants, il y a l’Aventure, celle avec un grand A !
Du moment où nos héros démarrent leur voyage en autochenille Citroën, c’est une magnifique histoire d’aventure que nous allons suivre. Un voyage d’Alger jusqu’en Éthiopie. J’ai lu quelque part que Sfar aimait l’œuvre d’Hugo Pratt. Il y a de nombreuses scènes dans ce tome 5 qui me font penser à du Pratt, ou à d’autres maîtres de l’aventure.
Il y a cette scène aussi où nos héros rencontrent un jeune reporter belge accompagné d’un chien blanc (qui est stupide d’après le chat). L’auteur se moque du Tintin dans Tintin au Congo.
Il y a aussi une histoire d’amour : celle entre le peintre russe et la jeune femme noire. Je trouve d’ailleurs que Sfar a dessiné une très belle femme avec ce personnage.
Et le Chat dans tout ça ? Et bien, il reparle dans ce récit. Et cela nous fait plaisir de le retrouver en grande forme et de retrouver ses répliquent qui sonnent justes et font mouches à chaque fois.

La préface est signée par Philippe Val.

Ce tome 5 est à ne pas rater.
C’est une œuvre importante, une des meilleures dans la bibliographie de Joann Sfar.

Par BERTHOLD, le 14 décembre 2006

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