Le chasseur de sourires

 
C’est l’homme parfait. C’est un dentiste compétent et fort aimable, c’est un mari charmant et attentionné, c’est un voisin jovial et généreux. Ce que les gens ne savent pas, par contre, c’est que dans le secret de son cabinet, le Dr. Dunne ne se prive pas, quand certaines de ses patientes ont été anesthésiées, d’avoir la main un peu baladeuse et de prendre des photos…

Un jour, la jeune Alice se présente dans son cabinet dentaire. Elle a dans la bouche des appareils qui, à son grand regret, la rendent laide. Jamais avare d’un petit compliment pour détendre l’atmosphère, le Dr. Dunne va lui rappeler que ce supplice est un mal nécessaire afin d’avoir plus tard un sourire parfait. Il va même lui dire que ça lui donne un certain charme…
 

Par sylvestre, le 13 octobre 2017

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Notre avis sur Le chasseur de sourires

 
Des dentistes ou des gynécologues profitant du secret de leur cabinet pour abuser de certaines de leurs clientes, on a déjà vu ou entendu ça, dans la rubrique des faits divers. Etre un patient chez un praticien, c’est en effet s’en remettre à son avis, à ses conseils et à lui… "tout court" ! C’est un peu être à sa merci !

Avoir été médecin militaire au cours de missions traumatisantes et être un occasionnel consommateur de LSD n’empêchent par le Dr. Dunne d’être un dentiste hors pair. Mais la proximité qu’il a avec ses patients lors des soins qu’il leur prodigue le mène parfois à déraper un peu… Peut-on parler d’une double vie ? Pas exactement, même s’il n’est plus toujours certain de ce qu’il a fait lorsqu’il a pris du LSD. Il est donc là plutôt question d’une sorte de perversité à laquelle il cède et qui, aux yeux de ceux qui le savent, le rendent d’un seul coup nettement moins "homme parfait" qu’il paraît pourtant être en famille et en société ! D’autant plus lorsqu’on observe les yeux ou les rictus qu’il fait parfois…

Alors, quand la petite ville d’Oceanside devient le théâtre d’une paire d’assassinats, le père d’Alice (un militaire de carrière très susceptible et très violent) devient le suspect idéal quand on a nous, lecteurs, d’autres éléments pour se faire notre propre avis…

Réalisée par l’Espagnol Agustín Ferrer Casas, cette bande dessinée ressemble à un comics suranné grâce, bien sûr, au lieu et à l’époque où se situe l’action (l’Amérique des années 60), grâce aux ambiances et à tous ces objets aujourd’hui vintage ou aux styles vestimentaires et aux coupes de cheveux que ce récit ressuscite. Le trait de l’artiste y est pour quelque chose, aussi : les visages taillés au couteau du Dr. Dunne et du père d’Alice ainsi que leurs coupes de cheveux ras leur donneraient presque des airs de super héros ! La mise en couleurs, enfin, joue énormément sur ce côté rétro : vous apprécierez les couleurs des murs, celles des robes de ces dames ou leurs permanentes !

Le chasseur de sourires est une fiction dans laquelle on glisse sans peine. Le graphisme, la tournure des événements, notre envie de voir des choses inavouables, de savoir qui est vraiment Dunne… Tout cela participe à nous captiver et à nous "anesthésier" jusqu’à la surprise que nous réserve la fin !

Une fort intéressante découverte à faire au catalogue des éditions EP !
 

Par Sylvestre, le 13 octobre 2017

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