CHARIOT DE THESPIS (LE)
L'indien noir

Automne 1865, la guerre de Sécession est enfin terminée. La curieuse troupe théâtrale constituée par Drustan, Hermès et Adam, va toujours de l’avant en direction de la Washita River. Accumulant les empoignades les plus rudes avec un public inculte, luttant contre les intempéries, ils finissent par se retrouver sur les vastes plaines sillonnées par les hordes de "long-horns", les chasseurs de Dodge et finalement la tribu des Kiowas. C’est au contact de cette dernière que les trois hommes rencontrent curieusement un indien noir. Mais à y regarder de plus près, ne s’agirait-il pas d’une vieille connaissance ?
 

Par phibes, le 23 août 2009

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Notre avis sur CHARIOT DE THESPIS (LE) #2 – L’indien noir

Le road-movie entamé dans le premier tome se poursuit dans le présent. Les trois fugitifs, transformés en acteurs peu crédibles, pénètrent les grandes étendues herbeuses de l’ouest des Etats-Unis pour y faire, contre toute attente, une rencontre qui va réveiller certains souvenirs.

Christian Rossi prolonge dans une même veine son récit sur cette conquête de l’Ouest qui, au regard des péripéties qui s’y déroulent est loin d’être une partie de plaisir. Entre lutte contre les éléments, les animaux sauvages qui déferlent à la moindre canonnade, et frasques des autochtones, le territoire américain peut se révéler mortel à tout moment. Certes, quand on a un guide de la trempe d’Adam, grand connaisseur des us et coutumes occidentales , les heurts peuvent être évités, mais malheureusement pas tous. La preuve avec l’indien noir.

Le regard scénaristique que porte l’auteur sur ses péripéties est assez grave. Sa vision que l’on peut considérer comme authentique, reflète une certaine volonté à évoquer les dangers quotidiens de ces hommes qui traversent un pays désolé, grevé par un conflit qui s’achève (nord et sud) et un autre qui se poursuit (les indiens). On remarquera que l’auteur ne souhaite pas faire émerger de son récit un héros, débordant de bravoure et de faits d’armes, comme on pourrait le voir dans d’autres séries. Ici, les quelques personnages clés de l’aventure sont là pour subir, malgré eux, des évènements servis par une réalité implacable.

Aussi, l’on conviendra que l’épisode est une curiosité agréable, une sorte d’analyse d’une vie au quotidien animée aux contacts de personnages bigarrés, agrémentée d’un gros zeste de drame. Le western, par ce biais, semble prendre des proportions réalistes imparables et improbables dans leur aboutissement.

La partie graphique est on ne peut plus excellente quant à l’évocation des étendues sans fin des paysages américains battues par les pluies diluviennes. De même, la vie semi sauvage est formidablement bien représentée dans ses nombreuses vignettes, qui, on le concède sans difficulté, sont d’une richesse admirable. La gente indienne, dessinée avec rigueur, apparaît dans des dispositions d’attentisme inaccoutumées, étant plutôt habitué à les voir se démener dans des assauts meurtriers.

Un deuxième épisode bien sous tout rapport, se caractérisant par une superbe évocation réaliste et peu engageante.
 

Par Phibes, le 23 août 2009

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