CHARIOT DE THESPIS (LE)
Intégrale

Hiver 1864. Depuis trois ans, la Guerre de Sécession fait rage, à tel point que les états du Sud doivent recruter des hommes de plus en plus jeunes. Un officier vient ainsi chercher Drustan, fils d’un riche cultivateur. Son père approuve le recrutement, mais le jeune homme, âgé de seulement seize ans, s’y refuse. La discussion tourne au drame et l’officier est tué par la fidèle serviteur de Drustan, un noir nommé Matt. Tous deux s’enfuient de la propriété.

Après bien des péripéties, le chemin de Drustan croise celui d’un écrivain et acteur de théâtre nommé Hermès. Un original, certes, mais qui lui permet de prendre le large tandis que Matt, lui, choisit de s’engager dans l’armée des Nordistes.

Par legoffe, le 27 octobre 2009

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Notre avis sur CHARIOT DE THESPIS (LE) # – Intégrale

Cette histoire a été publiée initialement entre 1982 et 1988, en quatre albums. Il s’agit d’une des premières œuvres de Philippe Bonifay (auteur de nombreuses séries réussies comme, par exemple, le très bon Pirates) et de Christian Rossi (dessinateur notamment de W.E.S.T.). J’aurai donc tendance à dire que rien que cela justifie l’achat de cette intégrale très abordable qui démontre, déjà, le talent des deux auteurs. Certes, leur style allait encore évoluer, mais l’essentiel y est.

Bonifay aime les fortes personnalités, les personnages hauts en couleur et les scénarios complexes. Il développe des drames sans jamais céder à la facilité. Il surprend sans cesse le lecteur par ses choix inattendus. Il a ainsi repris le flambeau de Rossi (dessinateur ET scénariste pour les deux premiers volumes) sans difficulté, nous emmenant partout sauf là où on l’imagine. C’est aussi un scénariste qui aime développer la psychologie de ses personnages, évitant les portraits tous blancs ou tous noirs. Ici, nous trouvons des protagonistes souvent hantés par leur passé, qui avancent sous le poids des incertitudes.

Tout cela fait de la série un western à part. Nous suivons le destin de trois hommes poussés chacun par des raisons très différentes et unis par le chariot de Thespis, à savoir une troupe de théâtre minimaliste, mais symbole d’une aventure commune, au moins pour un temps.

C’est un bon western, original, qui vous accrochera du début à la fin. Certes, il n’est pas exempt de petits défauts (utilisation trop fréquente des flashbacks, manque de développement de certains moments clés…), mais rien de très notoire.

Les dessins de Rossi sont déjà précis et gagnent en style au fil des pages. Ils servent parfaitement le drame imaginé par le dessinateur lui-même. Le cadrage, évolue lui aussi après le deuxième tome, optant pour une disposition plus aérée. Seule la colorisation fait vraiment son âge. Les tons ont mal vieilli et trahissent une autre époque de la bande dessinée. Pas de quoi, toutefois, vous empêcher de partir à la conquête de l’Ouest avec deux futurs grands de la BD !

Par Legoffe, le 27 octobre 2009

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