CHAPMAN
Splendeur et drames

A partir de 1971, Colin Chapman peut se targuer d’avoir avec la Lotus 72 une très bonne voiture. Malgré tout, il ne s’en contente pas et cherche encore et encore à améliorer ses modèles. En F1 ou en F3, sous le couvert de certains sponsors, le patron du Team Lotus parvient à aligner certains succès dans les Grands Prix internationaux qui permettent à sa firme d’être reconnue et d’atteindre le plus haut niveau du classement des constructeurs. Aussi, euphorique, Chapman se diversifie, en persévérant dans la vente de voitures de tourisme et également de bateaux de plaisance. Malgré la crise économique de 1974, celui-ci poursuit ses recherches pour rendre encore plus performantes ses machines de courses et se voit confronté à une concurrence très rude. Mais les déboires ne tardent pas à affluer, via des restrictions de budget et des mauvais résultats de courses. Les ventes sur les véhicules de tourisme sont des plus réduites. Chapman accuse le coup difficilement mais comme pour conjurer le sort, repart dans de nouvelles recherches qui lui permettent d’améliorer l’aérodynamisme de ses voitures. Se pourrait-il que cette amélioration substantielle lui permette de sortir de l’impasse et de retrouver la splendeur d’antan ?

Par phibes, le 11 juillet 2013

Notre avis sur CHAPMAN #3 – Splendeur et drames

Après une première période allant de 1956 à 1968 et une deuxième de 1968 à 1970, le team d’artistes piloté par Denis Bernard revient en droite ligne pour nous livrer le dernier pan de la vie du célèbre constructeur automobile Colin Chapman.

Comme l’évoque très clairement le sous-titre de cet épisode, la dernière époque mise en avant (de 1971 à 1982) va être synonyme à la fois de réussite mais également d’amères désillusions. A ce titre, le scénariste reste dans le concept de départ en architecturant chronologiquement la biographie de son personnage. A partir de 1971 et au travers des nombreux grands prix auxquels l’écurie Lotus a participé, le biographe aligne scrupuleusement, année après année, les étapes phare qui ont marqué son leader. Victoires, reconnaissance mondiale, euphorie stimulante, viennent côtoyer le désenchantement, le drame dans toute son amertume. Malgré tout, via cette évocation en dent de scie, il nous fait toucher du doigt la créativité de ce haut personnage habité par une hyperactivité exceptionnelle et grevé par un stress quasi permanent, qui lui vaudra de participer activement au développement de l’automobile et plus particulièrement de la F1 (l’aérodynamisme par exemple).

Une fois encore, Denis Bernard en impose. Cette voix-off qu’il use à grand renfort et qu’il couple à des dialogues des plus réels se veut des plus adaptées à l’univers que draine l’image du constructeur. Tout en respectant les faits, en les découpant avec rigueur, en citant les nombreuses compétitions automobiles, les nombreux modèles créés par Chapman via des fiches techniques, en spécialisant son récit et en jouant sur une certaine sensibilité, le journaliste campe parfaitement le domaine automobile dans sa spécificité et le rend en quelque sorte on ne peut plus instructif.

Force est de constater que le travail à six mains de l’équipe de dessinateurs qui accompagne le scénariste est de haute voltige. On ne pourra qu’être subjugué par le réalisme coloré des nombreuses voitures représentées à chaque planche de l’album. Il va de soi que ce travail est énorme, qu’il se cale sur une large documentation brassée. A cet égard, les artistes ont dompté la vitesse et le bruit de telle manière qu’ils nous en mettent plein la vue et les oreilles. Côté personnages, là aussi, on perçoit que la représentation des nombreuses célébrités de la F1 et autres a été peaufinée de façon à coller avec la réalité.

Un dernier tour de piste pour une évocation biographique rigoureuse d’excellente facture. Les amateurs de bolide seront comblés tout comme ceux qui souhaitent connaître la vie exceptionnelle et mouvementée de Colin Chapman et sa grande contribution à l’avancée de l’automobile.

Par Phibes, le 11 juillet 2013

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