Le chant des baleines

 » Combien de marins, combien de capitaines, sous la surface dorment les baleines.

Des bouts de phrases qui se répètent et qui fuient dans l’eau noire, des idées molles englouties dans le remous des hélices.

Le jour se lève à la poupe, la nuit s’en va devant.

Un homme c’est un accord de musique. Des milliards d’hommes, des milliards d’acords, tous différents.

Qu’est ce que je cherche ? Quelle est ma note ? Mon accord de musique ? Qu’est ce que j’espère trouver dans mes départs sans arrivées ? Personne ne m’attend plus nulle part depuis longtemps. »

« Le chant des baleines », pages 1, 2 et 3…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Le chant des baleines

L’homme qui n’est peut-être plus juste Edmond Baudoin, qui n’est plus qu’un homme, ou bien alors tous les hommes, cet homme, donc, marche le long de sa vie en croisant les silhouettes qui nous attendent tous, ces formes, ces figures qui nous séduisent, il se perd dans ces regards en se demandant quel est le sens de ces vibrations, de ces notes qui lui traversent le corps, qui animent ses cheveux et lui donnent envie de continuer de marcher, de chercher encore et encore, au delà des montagnes, là-bas, vers l’horizon.

L’homme est peut-être fatigué, il garde son âme pleine de générosité et observe avec tristesse le monde de folie qui l’entoure, il ne comprend plus, dans chaque traces de pieds qu’il laisse derrière lui il sait que c’est une partie de lui qu’il abandonne aux vents, il sait qu’il n’a pas fini de chercher et que, peut-être, cette note se trouvera au plus profond de ses yeux quand il saura assez s’éloigner de ces images parasites en ne gardant que certains souvenirs.

Cet homme n’est plus seulement Baudoin mais cette histoire nous renvoie vers une écriture sans cesse intimiste et magnifique, une écriture tout à fait représentative de cet artiste en pleine maturité graphique, chaque trait semble vibrer à son tour, les formes qui dessinent les visages se font irrégulières, sombres et tellement profondes…

En refermant ces pages je n’ai semble t-il pas entendu toutes mes réponses, je laisse le sourire me traverser, je me sent léger, je vois la silhouette d’Edmond Baudoin s’éloigner, les volutes de ses pensées s’élèvent doucement au dessus de lui, « Le chant des baleines » est un album que je relirais, encore et encore, les mains dans les poches, en marchant le long d’un chemin, moi aussi.

Merci à vous !

Par FredGri, le 25 décembre 2004

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