Le chant d'Apollon

 
Le jeune Shogo en veut énormément à sa mère d’avoir collectionné les amants sans jamais avoir pu lui dire lequel parmi eux était son père. Traumatisé dès son plus jeune âge par l’acte sexuel, il a grandi dans la haine de l’amour, se montrant en outre extrêmement violent envers les animaux qu’il voyait s’accoupler.

Par crainte qu’il puisse un jour devenir aussi violent envers les humains, il a été conduit devant un psychiatre qui lui a fait subir un traitement de choc. Cette thérapie qu’il allait subir devait le remettre dans le droit chemin en le mettant, à l’occasion d’électrochocs ou de séances d’hypnose lui offrant en quelques sortes autant de nouvelles vies, dans des situations où il allait à chaque fois tomber follement amoureux d’une femme avant de la perdre…
 

Par sylvestre, le 26 février 2012

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Le chant d’Apollon

 
Le traitement que va subir le jeune héros Shogo pour qu’il puisse s’affranchir de la haine qu’il nourrit pour tout ce qui est amour (sentimental et sexuel) et harmonie dans le couple va le conduire à vivre, sous différentes formes, de nombreuses aventures bien différentes : dans le passé ou dans le présent, mais également réalistes ou au contraire fantastiques.

Cette formule plurielle participe au dynamisme de cette bande dessinée qui, soit dit en passant, démarrait on ne peut plus énergiquement avec un début de prologue illustré par rien de moins… qu’une éjaculation !!! Shogo va en effet camper un maton nazi encadrant les convois ferroviaires emmenant les Juifs vers les camps de la mort… Va se voir devenir pilote d’aéroplane flanqué d’une reporter avec qui il va échouer sur une île déserte d’hommes mais peuplée par des animaux au mode de vie surprenant… Ou va enfiler les chaussures d’apprenti coureur de fond coaché par une entraîneuse aux côtés de qui il va vivre bien des aventures !

Cette myriade de situations ô combien différentes ne masque pas pour autant le message premier du mangaka Osamu Tezuka : le thème est en effet bel et bien l’Amour, et c’est sous les deux aspects sentimental et sexuel qu’il va être traité, l’auteur nous gratifiant de scènes romantiques ainsi que de scènes assez érotiques.

Son trait, malgré son côté éventuellement enfantin – ou à destination d’un public jeune – ne désarme cependant pas et se révèle à la hauteur de son propos très adulte. On notera d’ailleurs que l’oeuvre, en plus d’être mature pour tout ce qui touche à l’Amour, se fait également porteuses de certains messages écolo avant l’heure, notamment dans cette scène où Shogo dit ses craintes face aux gaz à effet de serre !

Osamu Tezuka (dit le "Dieu du Manga") est, grâce aux politiques éditoriales des éditeurs francophones, désormais connu par toutes les générations de lecteurs de manga. Avec des titres comme Le chant d’Apollon, il touche en effet un éventail très large de fans et de curieux, mettant même à la portée des plus jeunes des réflexions d’adultes. Et tout cela avec talent ; un talent qu’on lui reconnaît une fois de plus avec cette bande dessinée de la collection Sensei des éditions Kana.
 

Par Sylvestre, le 26 février 2012

Publicité