La marée rouge

Chandler est détective. Ce soir là, la porte de son bureau s’ouvre sur un homme, un certain Todd, qui lui demande de retrouver celui qui l’a empoisonné et qui ne lui a donné que 72 heures de vie…
Le privé se retrouve donc dans une course contre la montre ou les corps s’amoncellent, ou les uns mentent, manipulent et où la silhouette d’une magnifique ex-fiancé semble être au centre de cette intrigue pleine de rebondissement.

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur La marée rouge

Si je me souviens bien, après avoir découvert ses Nick Fury je suis devenu un fan immodéré du grand Jim Steranko, cet artiste dont la vie pourrait être l’objet d’une BD tant elle est surprenante et marginale. Après une carrière fulgurante et brève chez Marvel à la fin des années 60 il se fait de plus en plus rare, à peine a t on le plaisir de voir de lui une sublime adaptation du film Outland (avec Sean Connery), qu’il écrit deux recueils références sur l’histoire des comics, lance un studio de graphisme pour s’occuper de sa revue Mediascene consacrée à la culture de masse.
En 1976 sort donc chez Byron Press le dernier ouvrage en date de Steranko, ce Chandler, Red tide !
Jim Steranko est avant tout l’un des dernier génie du comics, c’est peut-être un mot un peu trop fort mais son apport formel a été très important, tant pour la narration, pour sa façon de construire ses cases, ses trouvailles graphiques, la diversité de ses styles et l’énergie qui se dégage de ses dessins, une sorte de fils spirituel de Kirby en sorte. Ce Chandler est donc une façon de revisiter les anciens codes du polar tel que Raymond Chandler, Dashiell Hammett ou Mickey Spillane l’avaient défini auparavant. On entre dans cette histoire comme dans une ruelle sombre, on entend murmurer le héros qui mene son enquête, se laisse sombrer lui aussi, l’illusion est presque parfaite tant les codes en question sont respectés, exagérés même, comme pour sublimer un genre qui a depuis longtemps fasciné une myriade de lecteur.
Sternako joue aussi avec la forme, il partage ses pages en deux, dans la partie supérieure il met deux cases verticales en noir et blanc sous lesquelles se trouve le texte qu’elles illustrent. Attention on n’est pas vraiment dans de la pure illustration de texte tant le mélange est adroit, les jeux d’ombres rajoutent l’atmosphère visuelle nécessaire et permettent surtout de rajouter une autre narration à cette histoire pleine de regard, de silhouette et même de couleur.
La démarche de Steranko est donc un véritable hommage mais comme vu au travers d’un miroir déformé, pour accentuer les angles, les stéréotypes, les gestes qui se lancent au coin d’une machoire ou qui se crispent sur la manche d’un couteau. Chandler porte dignement le nom de cet écrivain qu’il veut saluer, de ce genre qu’il symbolise.
Steranko reste encore un grand parmi les grands, même si sa silhouette ne reste guère que la seule chose visible actuellement.
Merci à lui, vive Chandler.

Par FredGri, le 20 août 2005

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