CHAMPS D'HONNEUR
Dunkerque - Mai 1940

Les troupes alliées sont très avancées en Belgique en ce mois de mai 1940. Elles tentent d’arrêter les Allemands. Teyssier, un appelé communiste, voit ce désastre et tous ces morts avec affliction. Mais il n’a pas le temps de fuir, le caporal Morel le met au boulot et il se retrouve dans un char.
Mais les combats tournent au désastre. Le plan des allemandes fonctionne, les alliés sont pris au piège dans une poche allant de Lille à Dunkerque.

Par legoffe, le 22 mai 2017

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Notre avis sur CHAMPS D’HONNEUR #5 – Dunkerque – Mai 1940

C’est le premier album de la série que je lis et je dois dire que j’ai été agréablement surpris. Thierry Gloris est parvenu à donner beaucoup d’intensité, et une certaine profondeur, à ce récit qui ne se limite pas à décrire une bataille.

Pour réussir ce pari, l’auteur s’est, tout d’abord, choisi un personnage principal un peu atypique, Teyssier, qui n’a rien du héros de guerre prêt à tout pour défendre sa patrie. Il est guidé par la pensée communiste qui rejette le système et la guerre qui l’alimente. Pour lui, la désertion pourrait être une option, même si le destin va en décider autrement.

Ce choix n’a rien de provocateur. Gloris met ainsi en avant l’humain, avec ses forces et ses faiblesses. C’est aussi une manière d’apporter au livre des notions du contexte politique général et des tiraillements idéologiques auxquels la population fait face dans les années 1930.

L’autre force du récit est d’éviter de nous emmener immédiatement à Dunkerque. Ce livre évoque un sujet bien plus général, celui de la Bataille de France, c’est à dire l’invasion des Pays Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de la France par les Allemands en mai 1940.
Ainsi, l’album commence au moment du repli allié depuis la Belgique. Un épisode souvent peu développé dans les livres ou les documentaires. Il faut dire que les manuels officiels se sont rarement attardés sur la défaite. Pourtant, si des erreurs ont été commises, elles ne doivent pas éluder le courage et le sacrifice des soldats qui ont été nombreux à mourir à ce moment du conflit. Le livre évoque d’ailleurs le sacrifice méconnu des Français qui ont ralenti allemands pendant que les Alliés évacuaient le plus de monde possible sur les plages de Dunkerque.

La BD annonce aussi l’esprit de Résistance qui nait dès la défaite. Enfin, les nombreuses scènes de chars, au début du livre, devraient plaire aux amateurs.

Si l’album est une sorte de documentaire, il reste vivant et bien raconté. Il peut aussi s’appuyer sur des dessins d’excellente qualité. Ramon Marcos met bien en image les combats et nous offre de belles scènes en plans larges, spectaculaires. La mise en couleur est, elle aussi, réussie et respecte bien le dessin.

Les éditeurs ont su flairer le filon à succès de l’Histoire, créant – ces dernières années – une offre impressionnante d’albums didactiques. Mais tous les livres, en la matière, ne se valent pas. Celui-ci s’avère être parmi les meilleurs. Bravo à toute l’équipe pour cette très bonne bande dessinée.

Par Legoffe, le 22 mai 2017

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