Chambre A2

On ne doit pas mettre dans la même chambre d’hôpital des personnes de sexes opposés.
Jusqu’au jour où un malencontreux accident d’hélicoptère sur la façade de l’établissement change la donne, dans l’urgence de la situation. Ainsi, Mathieu et Mélina, deux ado très différents l’un de l’autre, se retrouvent dans la même chambre !
Progressivement, ils vont commencer à parler, bien s’entendre, une complicité va ainsi s’installer entre eux deux.

Par fredgri, le 20 février 2012

Publicité

Notre avis sur Chambre A2

Le schéma est très convenu et développer une relation entre deux personnes de milieux différents n’est en soi pas très nouveau.
Ça n’est donc pas sur ce plan qu’il faut aborder ce très sympathique album. Car, bien au delà des poncifs habituels, l’auteur arrive tout de même à donner de l’épaisseur à ces deux ado, à rendre assez touchants ces regards qui se croisent et cette complicité qui nait entre eux. D’autant que la forme est intéressante, avec ce découpage en chapitre, avec ces interludes qui permettent vraiment d’amener des éléments extérieurs à la chambre d’hôpital.
Oui, l’ensemble est assez bien vu, bien rythmé, avec astuce.

Je trouve juste que les éléments marquants sont traités de façon très abrupte. Il aurait été intéressant de faire traîner, par exemple, le contact entre les deux protagonistes, surtout qu’ensuite c’est exploité assez finement. Là, on est vraiment dans un schéma très conventionnel, un gars embête la belle, le deuxième se pointe, lui met une raclée en exigeant qu’il ne vienne plus déranger la fille… Du coup, cette dernière regarde son défenseur d’un autre œil… Ils vont ensuite devenir de bons copains de chambrée, même si à la finale…

Mais Julien Parra aborde ces deux ados avec beaucoup de justesse, on a l’impression de les entendre respirer à côté de nous. Ils sont maladroits, excessifs, ils se découvrent, peuvent être épatés par des gadgets, par le langage de l’autre, par une petite culotte qui se devine dans un coin… Il y a, finalement, beaucoup de tendresse dans ces descriptions, même s’il n’évite pas pour autant les stéréotypes.

Bon, peut-être que ce côté "naturel" ôte un peu de charisme à ces personnages, que tout est vite centré sur le fait qu’ils sont ensemble dans la même chambre, bien au delà des quelques petites références à leur vie à l’extérieur. Ce qui donne à penser qu’ils n’ont guère autre chose dans leur vie que ce qu’ils sont dans cette chambre. C’est comme cette embryonnaire piste avec le père que l’auteur entrouvre sans vraiment lui donner beaucoup de poids émotionnel. C’est un peu dommage.

Graphiquement, le trait est efficace, assez expressif pour bien montrer l’émotion assez juste pour laisser parler des regards ou des gestes de la main.

Néanmoins, cela reste un très bon moment de lecture qui appellerait presque une éventuelle suite, histoire d’exploiter plus profondément le sujet !

Par FredGri, le 20 février 2012

Publicité