CHAGALL EN RUSSIE
Première partie

Marc Chagall est amoureux, mais il a un problème. Le père de sa belle veut un gendre qui ait les pieds sur terre, un homme qui ait un vrai métier. Peintre, ce n’est pas un métier. “A toi de décider si tu aimes mieux ma fille ou une vie de Shira Shleife.” lui dit le vieux.

Marc est déprimé. Il part en quête de réponses, conscient que toute sa passion, toute son envie, c’est le dessin. Dessiner, dessiner, dessiner encore… Dans une Russie en plein doute, face à des hommes qui se cherchent, parviendra-t-il à se trouver lui même ?

Par legoffe, le 10 septembre 2010

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Notre avis sur CHAGALL EN RUSSIE #1 – Première partie

Après une incartade dans le cinéma, Sfar revient à la bande dessinée et s’accapare un nouveau personnage célèbre. Loin de Gainsbourg, nous partons dans la Russie du début du XXe siècle, dans un pays en proie aux doutes, tant d’un point de vue religieux que politique.

Le célèbre peintre est, ici, mis en scène dans une histoire proche de la fable. Il évolue dans un monde aux personnes fort singuliers, comme par exemple cet homme verdâtre qui se dit être Jesus Christ. Certaines scènes sont même fortement teintées d’onirisme et le lecteur se perdra parfois dans un univers étrange, qui n’est finalement pas surprenant quand on connaît l’oeuvre de Chagall.

La plongée dans une telle ambiance est largement facilitée par le trait vivant et sinueux de Joann Sfar. Le dessin est mouvant, fabuleux, donnant des planches vraiment agréables à regarder. La couverture, superbe, est une invitation à acquérir l’album à elle seule.

En revanche, difficile d’apprécier l’histoire tant elle semble codée et insaisissable. Joann Sfar est parti dans son monde sans forcément se préoccuper de ceux qui pourraient ouvrir le livre. Dès lors, malgré l’envie d’entrer dans le récit, l’obscurantisme demeure. Dommage car les thèmes de la religion et de la révolution politique toute proche étaient intéressants et méritaient d’être abordés de façon décalée. C’était une manière originale de passer des messages et d’ouvrir des réflexions.

Sans doute faut-il une certaine culture et des connaissances spécifiques pour comprendre les références de Sfar, nombreuses tout au long du livre. J’estime, néanmoins, qu’une oeuvre réussie est aussi une oeuvre qui se lit à différents niveaux. Celui qui a moins de connaissances doit pouvoir trouver son compte dans le récit, entrevoir des éléments qui vont lui plaire, le divertir et, idéalement, lui donner envie d’en savoir plus, le désir de percer les codes et les mystères disséminés par l’auteur.

Ici, malheureusement, l’exercice est difficile. On effleurera souvent les thèmes sans pouvoir vraiment les saisir et le héros ne parviendra jamais vraiment à se faire aimer du lecteur. Lui aussi est dans son monde. Il n’est ni charismatique, ni accessible. A l’image du livre. Dommage…

Par Legoffe, le 10 septembre 2010

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