CHAABI
Deuxième partie

Au temple de Prabhavinayak, en Inde, la journaliste Mayome Banerjee poursuit son reportage sur le parcours exceptionnel de Chaabi, jeune chef révolutionnaire tué lors d’une embuscade tendue par Jeetandrah Bath et ses troupes militaires. C’est Akshay, le compagnon d’infortunes du disparu, qui narre au reporter leur évasion des mines de souffre de Samastipur, puis la prise des armes, leur association avec les brigands des montagnes et enfin le vent de la révolte qui se met à souffler sur le pays. C’est Basu, un autre proche de Chaabi, qui vient expliciter la réunification de tout un peuple lié à la nouvelle idéologie.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur CHAABI #2 – Deuxième partie

Ce second tome marque la fin du récit émouvant concocté par un duo d’auteurs historiquement imprégnés d’un petit personnage charismatique, doté du pouvoir d’unifier tout un peuple derrière une cause difficile à faire éclore. C’est par le biais d’un reportage conçu à partir de nombreux témoignages que le jeune Chaabi voit sa petite existence se dérouler au travers de moments forts tels la première rencontre entre la journaliste et Chaabi et ce qui en découle, jusqu’à l’issue que l’on connaît.

Manipulant aisément passé et présent, Richard Marazano décortique le parcours à la fois misérable et beau de ce jeune soldat idéaliste. Démontrant à travers son personnage l’aspiration de tout un peuple à des conditions de vie meilleures, il nous attelle à la montée en puissance du mythe "Chaabi", à la lente métamorphose du petit individu et la mise en place spontanée de la révolte. La simplicité des dialogues, couverts par une voix-off omniprésente et en osmose avec la juvénilité du personnage central, ne peut que marquer inévitablement les esprits.

De même, les opposants aux révoltés représentés par les troupes gouvernementales, semblent développer, par le biais du Subebar, une certaine éthique qui tend à dire que malgré l’adversité, il y a du respect. Cette non-violence des faits racontés renforcée par le déséquilibre des forces en présence (organisation militaire disciplinée contre groupes armés mal préparés) porte vers le haut le récit et lui donne, ainsi, un contexte séduisant, empli de sentiments nobles.

Cette atmosphère est également entretenue avec force par les dessins de Xavier Delaporte qui se révèlent poignants dans la représentation du jeune Chaabi et de ses partisans. La révolte annoncée prend forme au travers de son trait réaliste sous lequel, personnages et décors, se succèdent dans une virtuosité appréciable et dans un découpage de vignettes somme toute classique. Les gros plans ont le privilège de bien faire transparaître l’engagement, l’espoir en une cause commune.

"Chaabi" est un bien bel hommage à toutes les nobles causes qui sont défendues avec ferveur à travers le monde et qui peuvent faire fléchir ce dernier dans de meilleures dispositions.

Par Phibes, le 21 février 2009

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