CHAABI
Première partie

Plateau du Deccan en Inde centrale, de nos jours… La pluie tombe lorsque Mayome Banerjee arrive. C’est à pied qu’elle finira sa route à la rencontre de ses amis, des brigands, les Pindharis, terrorisant la région. Quand elle arrive, c’est malheureusement pour apprendre la mort de Chaabi ! A l’écoute et voulant rendre hommage au jeune rebelle devenu chef révolutionnaire en révolte contre le gouvernement, elle tente d’apprendre ce qui s’est passé.

La cérémonie de son incinération a fait se déplacer une foule immense venue de toute l’Inde. Chaabi était bien plus qu’un rebelle pour ses partisans, il était une issue vers la liberté et la dignité.

Apprenant qu’il est tué dans une embuscade alors qu’il défendait le droit des enfants et qu’il était proche de faire tomber le gouvernement, Mayome se voit investie du travail d’écriture afin de rendre hommage à ce haut personnage mort si jeune. Qu’au moins il ne soit pas mort pour rien.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur CHAABI #1 – Première partie

Chaabi est un très bel album pour aborder le lourd sujet de l’exploitation des enfants par le travail. On savait Marazano scénariste engagé, n’ayant peur ni des mots ni des images (Cuervos) et on continue de l’apprendre avec cette série dénonçant sous forme fictive un fléau de notre société si moderne et si rétrograde à la fois.

L’enfance est fragile et pour cela elle est facilement manipulable. Heureusement dans nos pays capitalistes, le problème ne se rencontre pas à tous les coins de rue. Marazano a donc placé son récit en Inde, là où une multitude de castes et de sous castes sont si peu considérées qu’on traite les êtres humains à peine mieux qu’un chien. De cela, les auteurs en ont tiré un tableau noir, rabaissant pour les enfants et terriblement cruel. Un enfant travaille, il ne va pas assez vite, on le bat, on le tue, peu importe, il ne vaut ni l’attention de l’adulte qui le garde ni son temps et encore moins sa compassion. L’enfant tombe, meurt, au suivant !

Le contexte est celui de la révolte et le groupe de brigands créé par un enfant moins soumis que les autres tente de faire émerger le droit à la dignité.
80 pages n’y ont pas suffit et les auteurs laissent une histoire en plein suspense. Nous devrons donc attendre le prochain tome pour connaître le fil de cette histoire racontée en flash back.

Xavier Delaporte réalise ici un album au dessin d’une grande maturité (c’est son deuxième album seulement). Le moins qu’on puisse dire est que l’artiste est doué, le trait est sûr, maniant avec autant de succès les détails précis et les décors aux contours plus veloutés.

La couleur est un atout supplémentaire et en élément indissociable du récit, elle apporte la rigueur nécessaire aux personnages, à certaines expressions ou au contraire, la profondeur des champs paysagers.

Chaabi est un bel album, porteur de message et révélant au passage le talent d’un nouveau venu dans le milieu de la bande dessinée. Vous aimerez si vous avez aimé « Muchacho », « Le photographe » ou le livre très dur de Phoolan Devi et de Marie-Thérèse Cuny « Moi, Phoolan Devi, reine des bandits » contant l’histoire vraie d’une fillette de 11 ans née dans une basse caste en Inde, devenue esclave, qui se révolta et devint la reine des bandits (Fixot).

Par MARIE, le 11 septembre 2007

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