Ceux qui construisent des ponts

Ce premier jour de l’hiver, Alfonso Zapico se rend à Moscou pour retrouver deux amis, Fermin Muguruza et par Edu Medina. Muguruza est connu par sa musique, il fut le leader de Kortatu et de Negu Gorriak, mais aussi par ses documentaires et par sa BD, Black is Beltza. Medina est tout aussi connu, il s’est présenté au secrétariat General du PSOE, pour sa carrière politique. Depuis, il est retourné dans le secteur privé ou il enseigne à l’université et écrit dans le journal "El Pais".
Zapico ne s’attend pas à la tournure des évènements suite à cette rencontre, où il est question de la guerre d’Espagne, de la création de l’ETA, mais aussi de leur parcours respectif, leurs croyances et leurs doutes. Tout cela se termine par un débat sur l’avenir de la région…

Par berthold, le 29 mai 2019

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Notre avis sur Ceux qui construisent des ponts

Ceux qui construisent des ponts est une magnifique lecture. Je ne m’attendais pas à cela lorsque j’ai ouvert cet album, je ne pensais même pas que j’allais me retrouver à Mosku, cette place à Irun, dans le Pays Basque espagnol, que j’ai bien connu il y bien des années.
Je ne m’attendais pas non plus à ce que l’auteur allait rencontrer, outre Edu Medina, le leader de Kortatu dont la chanson Sarri, Sarri est fort populaire au Pays Basque. Ni à ce que cette lecture soit aussi passionnante et intéressante à divers niveaux. Avec ce livre, Zapico propose, d’une certaine façon, un récit qui aurait pus s’appeler "Il était une fois au Pays Basque".

Zapico a réussi à "monter" son récit de façon intelligente, mêlant les scènes de rencontres entre les trois hommes, avec des flash-backs nous faisant retourner à la période de la Guerre Civile espagnole, mais aussi aux terribles heures de ETA…
On apprend comment Muguruza et Medina ont été liés à cette période de terrorisme. Medina a été victime d’un attentat. Muguruza a failli en être victime, mais la bombe a explosé avant le moment voulu et a blessé les deux terroristes qui la portait. Muguruza d’ailleurs a souvent été témoin de certains attentats, comme celui qui eut lieu à Bayonne, à l’hotel Monbar, en 1985.
Ils parlent aussi de Yoyes, des rencontres faites par ces deux hommes au cours de leur carrière. Muguruza a rencontré le sous-commandant Marcos au Mexique. Ce livre présente quelques anecdotes qui en disent long sur l’histoire du Pays Basque et sur son évolution depuis la trêve qui a mis fin au combat de ETA. Une œuvre d’une rare richesse, un sacré roman graphique plein d’émotion. On ressent ce qu’ont pu vivre les deux invités de Zapico.

L’autre force de ce livre vient du dessin. Simple, efficace, en noir et blanc : du grand art. Il n’a pas besoin d’en faire beaucoup plus. Nous reconnaissons bien les décors, les endroits où se déroulent certaines scènes.

Ceux qui construisent les ponts, se dit Zubigileak en basque. Vous comprendrez le pourquoi du titre dans l’album.
Un livre que je vous invite fortement à découvrir et à lire. C’est une belle façon de mieux comprendre le Pays Basque et les basques. C’est aussi une belle rencontre avec trois personnalités qui ont marqué et qui marqueront aussi leur époque.

 

Par BERTHOLD, le 29 mai 2019

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