CERCLE (LE)
Your true colors

Adam Claridge a été retrouvé mort dans son appartement. Magnétiseur de son état, le défunt semble, d’après les premières constatations de la police, s’être suicidé. De son côté, Pia Ilovna, étudiante, a fait un rêve plutôt bizarre durant lequel Adam lui parlait et lorsque cette dernière apprend le décès de son ami, elle ne peut cacher sa perplexité face à un tel agissement. Aussi en réfère-t-elle à son autre ami Nicolas avec lequel, une fois la stupéfaction passée, elle décide de visiter l’appartement d’Adam afin de découvrir quelques indices qui pourraient éventuellement justifier cet acte radical. Après avoir franchi la porte, Nicolas a la forte présomption qu’Adam ne s’est pas donné la mort mais qu’il a été tué. Attirés par l’ordinateur de celui-ci, ils découvrent rapidement un dossier qui pourrait les aiguiller. Qui a bien pu assassiner le médium apparemment sans histoire ? Serait-ce parce qu’il est détenteur d’un pouvoir qu’il partage au sein de cette société occulte que l’on appelle Le Cercle ?

Par phibes, le 7 avril 2013

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2 avis sur CERCLE (LE) #1 – Your true colors

Après un passage dans la série Sept (Sept naufragés) et à l’origine de la saga onirique Les Enfants d’Evernigt (le deuxième tome est paru en février dernier), Andoryss revient sur le devant de la scène avec une nouvelle histoire toujours sous le couvert de la Maison Delcourt.

Cette fois-ci, la jeune auteure nous propose une aventure qui se veut un mélange subtil de deux genres (fantastique et policier) et qui nous ouvre les portes d’un univers contemporain où une frange d’individus bénéficie de facultés hors norme et se reconnaît plus ou moins sous l’égide du groupe occulte, Le Cercle. Il est évident que ce premier épisode plante le décor et initie une intrigue tournant autour du décès d’un magnétiseur qui va susciter tout au long des quelques 90 pages un suspense soutenu.

A cet égard, Andoryss joue la carte d’un fantastique plutôt original, donnant à certains de ses protagonistes des pouvoirs plus psychologiques que physiques et leur attribuant une propension à se substituer à la police pour mener leur propre enquête. La scénariste structure particulièrement son aventure, la chapitrant de façon intéressante et lui donnant, dans son déroulement, une fluidité et un travail sur les textes bien agréables. Par ce biais, on se laisse transporter par une menace qui peu à peu prend corps et par le jeu tendu des différents personnages dont la spécificité donne lieu à quelques bonnes surprises (tels Nicolas avec son jeu de couleurs particulièrement réussi ou Erik avec ses conversations extra dimensionnelles) et éveille également quelques bonnes interrogations (le rôle souterrain de Mary la légiste, de Lorelei la fille de l’ombre…).

Côté dessin, l’on concèdera que Nesskain a du potentiel. Que ce soit au niveau des décors urbains ou que ce soit au niveau de ses protagonistes, ce dernier démontre qu’il sait travailler l’authenticité. S’appuyant à n’en pas douter sur des recherches photographiques, il vient donner sa touche personnelle en usant d’un trait plutôt rapide, sans effet redondant, souvent relevé par des aplats de noir judicieusement employés et dans des perspectives efficaces. Au niveau de la colorisation, on pourra plus largement apprécier sa palette dans les visions nocturnes que dans celles diurnes, un peu plus primaires.

Une mise en bouche pour un thriller bien séduisant, qui nous en fait voir de toutes les couleurs et qui annonce déjà une prochaine fournée intitulée Réminiscence pour le mois de juin prochain. On l’attend de pied ferme !

Par Phibes, le 7 avril 2013

Le Cercle, c’est la nouvelle parution du label Comics Fabric, le label Comics "Made in France" lancé par Delcourt qui laisse libre court à la création et non plus seulement à la simple traduction d’œuvres anglo-saxonnes.

Si les deux premiers titres (Bad Ass et Nightfall) pouvaient nourrir quelques regrets, Le Cercle lui s’impose d’entrée de jeu, avec un scénario solide, un dessin relativement bien maîtrisé, et une palette de couleurs au rôle prédominant.

Au delà du concept pourtant surexploité au fil des années qui met en scène des individus possédant des dons exceptionnels et qui se cachent au cœur de la population ignorante, on appréciera tout particulièrement le traitement qu’Andoryss en fait ici. Loin d’un énième Heroes ou d’un X-Men qui présenterait un homme volant, une femme incassable ou encore un homme aux rafales optiques surpuissantes, la scénariste propose dans cette série l’histoire de personnes aux profils divers, dont la vie quotidienne est perturbée par des pouvoirs pour le moins subtils. On retiendra tout particulièrement les pouvoirs de Nicolas, dont la faculté réside dans sa vision des choses puisqu’il perçoit la "véritable" couleur de ce qui l’entoure, sans toutefois pouvoir l’interpréter. C’est dans ces scènes que le talent de Nesskain s’exprime pleinement, avec une mise en couleurs décalée pour faire apparaitre toute l’ampleur du pouvoir de son personnage.

Bien sûr, l’existence de ces seuls pouvoirs ne suffiraient pas à rendre Le Cercle attrayant. C’est là que réside tout le professionnalisme d’Andoryss, puisqu’elle parvient à dérouler dans ce premier tome de 90 pages un scénario bien huilé, partagé entre découverte nécessaire de l’univers dans lequel les différents protagonistes évoluent, mais aussi la compréhension progressive de leur pouvoir, sans oublier l’enquête qui avance pas à pas, en ménageant un suspens qui reste encore entier.

On referme alors ce premier tome avec une certaine frustration de ne pas en savoir plus tout de suite. Heureusement pour les lecteurs, le rythme de parution est à saluer puisque les deuxième et troisième tomes sont d’ores et déjà annoncés respectivement pour le mois de juin et pour le moins d’août. Une bonne occasion donc de se procurer une série de qualité, complète, et un temps restreint.

Avec Le Cercle, le comics "made in France" tient peut-être là une de ses plus belles références.

Par Matt, le 21 avril 2013

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