Le cercle du suicide

31 mai 2001, gare de Shinjuku, un terrible fait divers défraie les chroniques : un groupe de 54 jeunes lycéennes se sont suicidées. Se tenant par la main, les jeunes filles se sont jetées sous le train. Bilan : Une survivante et 53 mortes. Ainsi débute l’histoire de Saya. La jeune et jolie lycéenne au regard étrange qui culpabilise d’être restée en vie puis, qui s’endurcit et devient à son tour l’instigatrice de cette folie collective. Et c’est sous l’influence d’un phénomène irrationnel que le drame recommence et ne cesse de se répéter.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Toute la BD, que de la BD !

2 avis sur Le cercle du suicide

Auteur de « La Musique de Marie » Usamaru Furuya aborde ici un tout autre genre. Bien que le fantastique reste un élément important de son univers, l’auteur traite ici d’un drame à l’abord difficile nécessitant d’ailleurs une mise en garde des lecteurs.
Inouï, ce suicide collectif qui n’est pas sans rappeler les actes influencés par des gourous au but particulièrement vénal et sordide, est mis en image avec un sens de la confrontation extrême. Le trait, d’une grande finesse, met en avant la douceur et la féminité, et cette beauté des personnages se heurte avec douleur à la dureté des propos. 

Le sujet est très difficile à soutenir dans la mesure où le suicide collectif n’est pas une fiction et où la violence est abordée de façon directe (automutilation etc…) mais l’auteur place ça et là des éléments relevant du fantastique comme pour arrondir les angles. Ca passe dangereusement entre l’attirance et l’effroi mais quoi qu’il en soit, qu’on aime ou pas, cette oeuvre laisse inévitablement un souvenir de lecture. 
L’idéal, face au thème, est de lire l’album avec recul en profitant du très joli dessin qui cache si bien son jeu. Amateur d’horreur et d’épouvante, ce livre vous est destiné.
Excellent dans le genre.

Par MARIE, le 23 juin 2006

 
Et dire que cette BD est parue dans la même collection que Le gourmet solitaire, par exemple ! Pourtant… n’y cherchez pas la même chose !

Le cercle du suicide est une histoire très dure, très choquante. La mise en page et la conception m’ont d’ailleurs presque fait penser à un cahier dans lequel un déséquilibré collerait des articles macabres qu’il collectionnerait ! Ce noir et blanc très froid, très épuré… Ces cases avec des surfaces rectangulaires réservées à la narration, loin de la rondeur de bulles plus classiques…

Le cercle du suicide est effectivement une histoire qui fait peur et qui met en garde contre les addictions ou encore les sectes, contre les sombres recoins d’Internet et contre la malléabilité des personnes les plus faibles psychologiquement.

C’est un constat : certains univers nous sont étrangers, mais lorsqu’on se penche sur le sujet, on se rend compte que de nombreuses personnes gravitent dans ces mondes sans qu’on les en soupçonne. Ce livre m’a d’ailleurs fait penser à un reportage que j’avais vu sur l’anorexie. Pour moi, ce n’était qu’une maladie, et bien en fait, je me suis rendu compte que c’était beaucoup plus que cela, que c’était devenu un mode de vie pour certains, un idéal à atteindre, avec tout ce qui peut aller autour : sites, accessoires, business, codes…

Là, c’est pareil, et, comme son nom l’indique, l’issue est la mort. Par le suicide collectif. Brrr… Ca fait vraiment froid dans le dos. Une véritable lecture-frayeur, mais aussi un vrai témoignage BD sur une société mal dans sa peau. Pour public averti uniquement.
 

Par Sylvestre, le 9 octobre 2006

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