CELLULE PROMÉTHÉE (LA)
L'escouade 126

La cellule Prométhée – organisation secrète fondée il y a bien longtemps pour enquêter aux frontières du paranormal – reprend du service quand, le 5 mai 1930 à une heure du matin, un héros de la Grande Guerre massacre et dévore sa famille… (Résumé de l’éditeur)

Par melville, le 23 décembre 2012

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Notre avis sur CELLULE PROMÉTHÉE (LA) #1 – L’escouade 126

Avec La cellule Prométhée, Patrice Larcenet et James renouent avec la dimension feuilletonesque de la bande dessinée. Dirigée par un « patron » dont le visage reste dissimulé dans l’ombre des catacombes, l’organisation secrète est formée de trois acolytes : un prêtre qui a frôlé l’excommunication, un médecin aux techniques lorgnant du côté du paranormal plus que de l’hypnose traditionnelle et un ancien militaire de la branche des renseignements. Et comme pour accentuer la mise en place du concept de la série (?) – on ne peut qu’espérer que les auteurs et l’éditeur aillent en ce sens –, ils placent leur action en 1930. Avec son dessin animalier et cette volonté de réinvestir le récit de genre (ici le polar noir mâtiné de fantastique) on pense à la lecture des premières pages au Blacksad de Canales et Guarnido mais le récit s’en éloigne rapidement. Là où les auteurs espagnols cherchaient à créer des histoires inscrites fidèlement dans le polar noir américain, Patrice Larcenet et James font au contraire le choix de se lover au cœur du genre pour se le « réapproprier de l’intérieur ». C’est ainsi que l’on retrouve la grande finesse d’écriture de Patrice Larcenet au service d’une pointe de comédie drolatique reposant sur des running-gags savamment distillés. En parfaite alchimie avec l’écriture, les dessins de James intègrent parfaitement les trois composantes du polar, du fantastique et du burlesque. Des cadrages sérés et anxiogènes, une mise en couleur en aplats de teintes nocturnes que viennent rehausser quelques ombres et les traits de crayon noir encore visibles et le dessin animalier qui prend alors tout son sens, démontre si cela était encore nécessaire le grand talent de conteur d’histoire des deux auteurs.

« L’escouade 126 » est une vraie réussite, assurément un must à posséder d’urgence !

Par melville, le 23 décembre 2012

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