CELESTE NOIR (LE)
De l'abîme, la lumière

La Terre se prépare à connaître des jours sombres. Lonsön, surnommé le céleste noir, libère son ancien détracteur Ramsey Ligorn, de l’asile psychiatrique dans lequel il a été interné depuis son affrontement avec D’Vor, un serviteur des Dieux Anciens. De même, il apporte un appui considérable aux travaux de Lindsay Eggarth, spécialiste en écritures anciennes, en lui permettant de décrypter le livre sacré Ex Abisso Lumen sur lequel elle et l’équipe du Docteur Gallelos planchent depuis longtemps. Ce triste personnage, connu de Ligorn pour ses exactions belliqueuses à travers l’Histoire, semble nourrir de meilleures intentions à l’égard des humains et ce, dans un but bien précis : préparer l’humanité à affronter les Dieux Anciens revenus pour récupérer leur monde.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur CELESTE NOIR (LE) #1 – De l’abîme, la lumière

Le mythe du Cthulhu créé par Howard Phillips Lovecraft est revisité par Sylvain Cordurié, auteur par ailleurs des séries de science-fiction « Acriboréa » et d’héroic-fantasy « Salem La Noire ».

C’est dans une ambiance pré-apocalyptique que ce dernier débute sa nouvelle série en dressant un tableau inquiétant de notre belle planète, menacée par d’ancestrales entités. Lonsön, personnage maléfique et ex-serviteur de divinités, se range du côté des humains pour les préparer à une guerre titanesque et leur donner l’espoir d’être sauvés.

Dans une mise en place bien structurée, ce premier épisode nous expose clairement les bases d’un récit fantastique dans lequel les divinités agissent physiquement, par l’intermédiaire de leur serviteur, sur les humains. Sous la forme d’une pieuvre géante aux multiples tentacules, absorbant la raison des personnes qu’elles touchent ou transmettant aux initiés son ordre de marche, ces seigneurs d’antan sont, à n’en pas douter, munis de mauvaises intentions. Face à eux, Ramsey Ligorn et Lindsay Eggarth, deux spécialistes d’écrits anciens cautionnés par le « victorien » Lonsön, nous sont présentés chacun dans leur propre existence. L’un est interné, l’autre a une vie familiale un peu élastique. En leur possession, se trouve l’élément central de cet épisode c’est-à-dire le livre médiéval « Ex Abisso Lumen » dont la traduction est évoquée dans le titre de l’album. Ce volume ancien nous est présenté comme une arme utilisable pour repousser éventuellement les attaques divines (le prochain tome sera certainement plus explicite à ce sujet).

On pourra apprécier la noirceur du récit qui présage un combat disproportionné. L’entité divine manœuvre de l’intérieur et lance, sans scrupule, ses hordes sanguinaires. Le suspense est donc bien soutenu tout le long de ce premier tome et agite le scénario, ici et là, de quelques soubresauts liés d’une part, à Lonsön et ses apparitions spectrales et d’autre part, aux actions insidieuses des sbires des Grands Anciens.

Les dessins de Laci sont d’une expressivité renversante et flirtent avec un réalisme superbe qu’il convient de saluer. Le style développé s’apparente indéniablement à un comics. Grâce à leur authenticité, ses graphiques donnent une impression de mouvement qui prouve que l’auteur sait saisir les instantanés qui parlent. Les personnages sont beaux, bien proportionnés et les décors sont absolument géniaux. Le serviteur tentaculaire des dieux anciens est assez effrayant et est largement inspiré du Cthulhu. Par ailleurs, la colorisation se suffit à elle-même et apporte, sans agressivité, un effet de relief non négligeable.

Adeptes de l’univers « lovecraftien » et des créatures divines qui cherchent à envahir notre monde, voilà un ouvrage à côté duquel il ne faudra pas passer. Rebondissements éclairés et bien assurés !

Par Phibes, le 21 mai 2008

Publicité