Ce qui nous sépare

Bilal est un jeune Tunisien qui, grâce à une bourse, est venu continuer ses études à Paris, afin de terminer son master d’histoire contemporaine. Le jeune homme qui suit de loin les bouleversements politiques et sociaux dans son pays, découvre en France une vie pleine de libertés, mais de préjugés aussi. Hanté par sa place dans la société, par le regard des autres, par son identité d’homme arabe, il peine à s’habituer à cette société tellement différente de la sienne, en pleine crise identitaire au milieu de ces métissages. Terrassé par le décès de son cousin, au pays, il a du mal à faire la part des choses et semble s’éloigner de sa compagne Léa qui ne sait plus comment se positionner…

Par fredgri, le 19 mai 2020

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Notre avis sur Ce qui nous sépare

Avec ce récit très actuel qui nous parle de notre société, du déracinement intérieur de ces jeunes venus en France qui se retrouvent face à une culture littéralement différente de la leur, qui doivent s’adapter, malgré les préjugés auxquels ils font face, inéluctablement !

Bilal est un jeune homme en colère, qui souhaiterait s’impliquer, qui souffre de cette distance qui le sépare des siens, mais qui doit aussi évoluer dans une société européenne plus prospère, plus libertaire, mais aussi plus détachée de la réalité qu’il connaissait jusque là.
Entre lui et ce monde il y a parfois un gouffre qu’il n’arrive à franchir que progressivement, car cette crise d’identité il la vit au quotidien, il y pense sans cesse, il la devine dans les regards qu’on pose sur lui, dans ces phrases qu’il interprète, déformées par le prisme de ses questionnements… Il estime que tout le monde le juge dans cette société qui ne le perçoit malgré tout que comme l’éternel autre, l’étranger ! Un sentiment qu’il partage allégrement !

L’histoire que nous propose donc ici Hélène Aldeguer c’est avant tout une histoire de communication, de fracture, de colère. Il s’agit de deux monde qui se confrontent, qui glissent l’un sur l’autre, parfois se mêlent avec des étincelles. Au milieu de tout ça, la jeune et compréhensive Léa tente de raccorder les morceaux, de mieux comprendre Bilal. Elle se rend bien compte qu’il y a une douleur qui déforme la perception de son ami, elle lâche prise parfois, mais revient à la charge !

Un scénario très subtilement mené, qui nous interroge sur notre propre rapport aux autres, sur notre regard sur cette multiplicité de cultures et sur la difficulté d’être aujourd’hui un immigré déraciné !

Une lecture édifiante, vivement conseillée !

Par FredGri, le 19 mai 2020

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