Ce goût

Harold déteste le dimanche. Il s’ennuie et surtout cela lui rappelle sa mère qui l’a abandonné alors qu’il était enfant. Il préfère les jours de semaine où il retrouve son boulot répétitif mais qu’il adore et son ami, un peu idiot mais richissime. Mais un évènement va bientôt perturber son quotidien. Il a un mauvais goût dans la bouche. Un goût horrible et de plus en plus présent…

Par Arneau, le 1 février 2011

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Notre avis sur Ce goût

Attention ovni !
Sous cette couverture peu engageante, se cache un album très atypique et un auteur à suivre. Le trait nerveux et dynamique de l’auteur ainsi que ses couleurs saturées nous agressent et nous font entrer, à coup de burin, dans son univers très marqué. Et cette démarche plutôt osée fonctionne. Déjà parce que le talent graphique de Neyef est indéniable et accroche la rétine. Mais aussi parce qu’il parvient à nous intéresser à ce personnage antipathique par un humour très acide. Harold est quasiment dans chaque case et le lecteur suit au plus près ses réactions face à ce goût dont il ne parvient pas à se débarrasser. L’auteur a complètement calqué le ton de l’album sur le destin du personnage. Au fur et à mesure qu’Harold va basculer dans la folie, le récit va passer de l’humour mordant au drame et à l’horreur. Cette deuxième partie est d’ailleurs un peu moins réussie avec une quête gustative pour identifier son mal un peu trop répétitive et une fin précipitée et prévisible. Mais l’auteur remporte son pari et amène le lecteur, qui a le cœur bien accroché, jusqu’au bout de son histoire dérangeante et étrangement cohérente.
Pour son deuxième album, Neyef livre une histoire aussi glauque qu’attirante et même si le scénario a un peu de mal à tenir la longueur, on suivra ce jeune auteur de près.
Il faut encore féliciter Ankama qui n’hésite pas à prendre des risques en publiant des albums qui sortent vraiment de l’ordinaire comme Ce goût.

Par Arneau, le 1 février 2011

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