CASSIO
Le dernier sang

A la suite des fouilles archéologiques qu’elle a réalisées en Turquie, la chercheuse Ornella Grazzi n’a de cesse de décrypter la destinée de Cassio, personnage influant et brillant ayant vécu au 2ème siècle après J.C., et de tenter de découvrir, à l’image du préfet de l’époque, l’identité des quatre personnages qui ont assassiné ce jeune prodige doté d’un pouvoir surnaturel. C’est le journal détenu par Yani Dellarosa, l’assistant de la belle archéologue, retrouvé mort après avoir été dépossédé des poudres médicinales ancestrales, qui va l’éclairer sur les motivations du dernier meurtrier ayant poignardé Cassio.

 

Par phibes, le 7 avril 2010

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Notre avis sur CASSIO #4 – Le dernier sang

L’identité du dernier assassin de Cassio est enfin dévoilée dans ce quatrième opus qui vient clore le premier cycle des pérégrinations parallèles du romain voué à un funeste destin et de la jeune archéologue Ornella Grazzi.

En cet épisode et contrairement au précédent, Stephen Desberg annonce la couleur dès les premières planches. En effet, découvrant sans retenue visage et patronyme, il désigne le quatrième individu qui fit couler le dernier sang. Aussi, fort de ces aveux précipités, il oriente son récit sur la finalité du geste de cet homme au bras de métal au travers d’une enquête perpétrée par un préfet romain complétée par la lecture faite par Ornella Grazzi d’un manuscrit.

Mais l’histoire est bien loin d’être linéaire. Conformément au concept des trois épisodes antérieurs, Stephen Desberg jongle habilement entre les époques. Passé antique lié aux déconvenues de Cassio, présent concernant Ornella Grazzi et ses adversaires, se mêlent généreusement, dévoilant, dans un dosage scénaristique parfaitement rythmé à l’ambiance mystérieuse et parfois fantastique, les parcours multiples des héros. A ce titre, hormis l’infirmité masquée du quatrième meurtrier qui sera explicitée, les origines du don de Cassio seront précisées.

Par ailleurs, le voile est partiellement levé sur l’individu qui poursuit inlassablement l’archéologue quant à la possession des poudres mystérieuses retrouvées par cette dernière en Turquie. Toutefois, bien que l’on voit ce dernier à visage découvert, des questions resteront en suspend quant au réel dessein de celui-ci et au pouvoir énigmatique des produits anciens. De fait, par ce biais, le scénariste nous prépare inévitablement au deuxième cycle.

Henri Reculé conserve son remarquable trait réaliste qui fait alterner avec subtilité l’antiquité avec l’époque moderne. Le travail qu’il produit sur les décors ancestraux démontre une recherche documentaire avérée, appréciable dans la représentation des monuments, des nombreux détails ornementaux finement exécutés. De même, les différents protagonistes, qui apparaissent au gré de cadrages bien étudiés, se révèlent des plus convaincants.

Une fin de période admirable qui, de par son orientation en pointillé, ouvre les portes d’un deuxième cycle que l’on espère tout aussi prenant.

 

Par Phibes, le 7 avril 2010

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