CASSIO
L'appel de la souffrance

En 144 après J.C., la belle Antinoë, délaissée par Cassio le praticien, croupit dans les bas-fonds de Rome., entretenant une haine de plus en plus forte vis-à-vis de ce dernier qui a, maintenant, ses entrées auprès de l’empereur Antonin. En effet, grâce à son art et aux poudres mystérieuses dont il est dépositaire, il est parvenu à rendre la santé au monarque. Toutefois, dans l’ombre, un cartel d’hommes influents dont Livion et Honorius, se prépare à mettre en branle leur plan machiavélique, basé sur la vision d’un apôtre dissident, qui pourrait leur permettre de régir tout l’empire romain. Mais pour cela, il devient indispensable de faire tomber Cassio pour pouvoir atteindre l’empereur. Le médecin tombera-t-il dans le piège tendu ?

De nos jours, l’archéologue Ornella Grazzi poursuit ses recherches sur le fameux médecin. Mais celles-ci sont contrariées par un ennemi qui n’hésite pas à tuer. Quel est-il ? Ornella ne le sait ! Bénéficiant de l’aide inespérée de Maria, la servante du ténébreux Tanhaüser, elle va pouvoir avancer dans sa quête, toutefois au péril de sa vie et sous la bienveillance d’un mystérieux inconnu.

 

Par phibes, le 15 juin 2012

Notre avis sur CASSIO #6 – L’appel de la souffrance

A peine deux mois se sont écoulés après le précédent épisode (Le chemin de Rome), que déjà est publié la suite des aventures ante et post-mortem de Cassio, l’intrigant et antique personnage aux facultés peu communes.

Après avoir enfin dévoilé l’identité des quatre assassins du fameux praticien, Stephen Desberg reprend son récit dans une forme qu’il maîtrise, celle de jongler avec le temps. Comme dans son autre saga Sherman, ce dernier se permet d’alterner voire de superposer deux histoires totalement liées par un nom, celui de Cassio, et par son particularisme, celui de posséder des poudres pour le moins magiques. Avec L’appel de la souffrance, il évoque d’une part l’énorme complot dont vont être victime Cassio (avant son assassinat), l’empereur romain Antonin et le peuple romain lui-même. D’autre part, il relate la dure avancée des investigations de la belle Ornella.

Le mélange temporel est toujours aussi parfaitement huilé. L’évocation de la destinée de Cassio reste d’un attrait confondant et permet de mettre à jour des trahisons, des alliances, des manipulations dans des rebondissements superbement orchestrés. Dans cette fin de deuxième cycle, Stephen Desberg dévoile avec parcimonie les dessous de son aventure en lâchant quelques bribes d’indices (ici sur le complot de Marcion et Lernus, l’existence d’un ange gardien pour Ornella) qui viennent s’ajouter aux autres, ouvrant certaines orientations pour en clôturer d’autres. De fait, sa saga conserve sa superbe de départ et nous entretient dans un thriller tendu à la constance imparable.

Niveau graphique, Henri Reculé conserve une ligne directrice réaliste claire et efficace. Orchestrant avec habileté sur les deux époques, ce dernier démontre qu’il sait allier la justesse des décors avec la beauté (surtout pour la gent féminine) des personnages. Les gros plans sont, à ce titre, assez explicites par le fait qu’ils permettent d’admirer la fine ligne des courbes à l’harmonie charmeuse.

Un album tout en tension qui clôture remarquablement un deuxième cycle et qui, évidemment, en appelle un autre, tout en se rapprochant inexorablement de la solution finale…

 

Par Phibes, le 15 juin 2012

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