CARTHAGE
Le souffle de Baal

Baal Hamon est un Dieu exigeant, les premiers nés lui sont sacrifiés dans un rituel sanglant. Ceux qui survivent au sacrifice dans le temple de Tanit deviennent de farouches guerriers au sein d’une troupe d’élite, les enfants de Tanit.
Parmi ceux-ci, une figure va émerger, fière et flamboyante : Hamilcar.

Par olivier, le 15 août 2010

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Notre avis sur CARTHAGE #1 – Le souffle de Baal

Il est de ces héros dont la légende est parvenue, par delà les siècles, jusqu’à nous. Hamilcar, général de la cité de Carthage, ennemi mortel des romains, fut à la fois un grand stratège et un fin politique.
Grand meneur d’hommes, il est envoyé en Sicile avec les enfants de Tanit et quelques troupes de mercenaires afin de reconquérir ce territoire dont Rome est en train de s’emparer. Entre gloire et honneur, tumulte des batailles et complots politiques, cette épopée nous fait revivre la première guerre punique où s’illustra ce grand conquérant.

Si le scénario est bâti autour de ce personnage historique que fut Hamilcar Barca, c’est toute l’histoire de Carthage, de sa société, de sa politique, de sa activité même entièrement tournée vers le commerce qui sert de décor à cette fresque historique. Les deux scénaristes, Fabrice David et Grégory Lassablière, ont su construire un scénario d’aventures et d’intrigues entièrement basé sur une réalité historique.
Dans cette cité de Carthage où le peuple se repaît des cérémonies sacrificielles dédiées à un dieu cruel, les influences sont multiples et complexes.
Elles sont ici synthétisées en deux hommes.D’un coté Hannibal, enfant de Tanit, ennemi juré de Rome et ardent défenseur de la religion, de l’autre Jolkmar, sénateur qui souhaiterait que cessent ces sacrifices afin de sauver sa propre progéniture.
D’un côté un général auréolé de gloire, admiré par ses hommes qui le suivraient jusqu’en enfer, de l’autre un intrigant politique, prêt à tout pour réussir même s’il doit aller pour cela jusqu’à la trahison.
Le récit est dense, serré. Il est difficile de résumer la vie et l’ascension d’Hamilcar en 48 pages, de garder l’essentiel des faits et des actes importants de cette période cruciale de l’histoire de Carthage tout en préservant l’aspect aventure et grand spectacle.
L’amour, la haine, la soif pouvoir sont des moteurs puissants qui font avancer les hommes et David et Lassablière savent restituer ces sentiments, donnant à leurs acteurs une réelle densité.
On pourra peut être regretter cette compacité du récit. On aurait aimé avoir une respiration dans la lecture qui nous entraîne de case en case, dans le courant tumultueux des passions humaines qui font l’Histoire. La mise en scène des batailles de De Luca est superbement bien orchestrée mais laisse un sentiment de trop peu, le grand spectacle de ces batailles épiques aurait mérité beaucoup plus de place pour que Mauro De Luca puisse leur donner un vrai souffle épique, nous faire entendre le fracas des rencontres, le choc des épées et la souffrance des guerriers.
Car il est doué De Luca et le travail préalable réalisé pour cet album, reflet d’une grosse recherche historique qui transparait notamment dans le respect des costumes ou la reconstitution des navires ou des demeures, donne encore plus de réalisme au récit.
Il n’y a rien de laborieux dans le dessin, le trait est dynamique, évocateur, tout comme le récit il coule, fluide et puissant comme la mer.
Un premier album d’une série sur cette cité encore peu visitée par la littérature et sur ce grand général qui marqua l’histoire antique. Nul doute que par la suite, nous ferons avec plaisir connaissance avec son fils : Hannibal.

Par Olivier, le 15 août 2010

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