Carmen de Prosper Mérimée

Dans le courant de l’année 1830, lancé sur les traces de Jules César, au plus profond de la région andalouse, un archéologue français fait inopinément la connaissance d’un homme énigmatique qui se révèle être un brigand sanguinaire en cavale. José Navarro, telle est son identité, est pris en amitié par le scientifique qui lui permet de le sauver d’une trahison. Lors d’une escapade à Cordoue, l’archéologue croise le chemin de la troublante bohémienne Carmen qui tente de le déposséder de son or. L’apparition de José Navarro tiédit les malversations de la belle et sauve ainsi à son tour le chercheur d’une fin certaine. Quelques mois plus tard, ce dernier apprend l’emprisonnement du bandit et se permet de lui rendre visite. Promis à une exécution proche, José Navarro relate ses dernières vicissitudes qui l’ont conduit en prison et qui sont liées à un nom : Carmen.

 

Par phibes, le 3 février 2012

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Notre avis sur Carmen de Prosper Mérimée

Qui ne connaît pas la nouvelle écrite par l’écrivain Prosper Mérimée dont le patronyme féminin et ses mésaventures inspirèrent bon nombre d’auteurs et en particulier Bizet pour son opéra éponyme. Il était donc normal que celui-ci et son œuvre soient en quelque sorte commémorés par la maison Delcourt et plus précisément par sa collection débordante d’adaptations de classiques littéraires, Ex-Libris.

Pour l’occasion, c’est Frédéric Brrémaud (Draka, Lolika, Love, Artemis…) qui se prête à cet exercice, un exercice ô combien délicat de par la matière verbeuse à condenser en quelques 54 planches. Et il le fait particulièrement bien, dans une adaptation qui permet délivrer, grâce à des césures et aux transitions sans dommage, la quintessence de l’œuvre originelle, dans un respect de la structure initiale. Pareillement, il parvient avec justesse à alterner entre la narration des évènements et les dialogues suffisamment éloquents pour en saisir le drame qui couve.

Graphiquement, Denis Goulet (Les Commerciaux) nous assure d’un travail des plus efficaces. Mettant en exergue avec brio la fierté andalouse, la beauté féline de ses habitantes, ce dernier anime cette adaptation d’un trait à main levée précis et assez effilé qui sied à merveille à l’histoire. Ses personnages sont expressifs, tantôt débonnaire tel l’archéologue, tantôt incisif et menaçant tel Carmen, tantôt repentant tel Don José. On appréciera également le travail sur les décors, historiquement probant, et leur profondeur grâce au jeu d’un hachurage fourni et de perspectives strictes suffisamment explicites.

Une adaptation de Carmen très agréable à appréhender qui a pour avantage de sensibiliser le lecteur sur une œuvre maîtresse qui trouve assurément sa place dans la collection Ex-Libris.

 

Par Phibes, le 3 février 2012

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