CARLISLE
Tasunka Witko

Le 16 avril 1973, du côté de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. Une voiture force le blocus du FBI pour retenir des lakotas dans ce lieu chargé d’histoires. A bord se trouve un jeune homme qui écrit pour le Crimson. Il vient voir sur place ce qui se passe. Un vieil amérindien lui parle de leur révolte. Il lui raconte aussi comment l’homme blanc a voulu se débarrasser de l’homme rouge. Mais surtout, il y a cette institution à Carlise où le colonel Pratt éduque les enfants lakotas.
1903. En ce jour d’octobre, le jeune Jonas, fraichement diplômé de Harvard, rejoint l’école industrielle indienne de Carlisle pour y enseigner. Il y est venu avec sa femme qui est enceinte. Alors qu’il commence par voir ce qu’il s’y passe, il se heurte au colonel Pratt et tente d’aider au mieux les jeunes amérindiens dont un certain Tasunka Witko…

 

Par berthold, le 21 mai 2013

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Notre avis sur CARLISLE #1 – Tasunka Witko

En 1991, sort au cinéma un film de Michael Apted intitulé Coeur de Tonnerre avec Val Kilmer, Sam Shepard et Fred Ward. Ce film nous ramène au début des années 1970 et se situe dans la réserve sioux de Bear Creek. J’avais apprécié ce film et d’ailleurs, je l’apprécie toujours à chaque rediffusion. A un moment, nous voyons même lors d’une vision, le jeune agent du FBI interprété par Kilmer courir dans ce lieu nommé Wounded Knee qui fut l’endroit où fut perpétré un massacre en 1890.
En ouvrant ce premier tome de la série Carlisle, j’y ai trouvé quelques similitudes dans l’ambiance avec justement, cette résistance qui a lieu en cette année 1973 près de Wounded Knee. D’entrée, je savais que ce récit allait me plaire.

Après L’Alternative (Glenat), le scénariste Edouard Chevais-Deighton reprend son stylo pour nous raconter l’histoire de cette école industrielle indienne de Carlisle. Il s’inspire de faits réel pour montrer comment l’homme blanc, ici, le colonel Pratt, va "tuer l’indien, sauver l’homme". Le colonel Pratt a existé. C’est lui qui est à l’origine de ces écoles où on allait y regrouper divers enfants amérindiens. On leur donnait des noms de blancs pour leur faire oublier leur noms de naissance.
Chevais-Deighton fait intervenir dans son récit un jeune professeur, Jonas, qui est touché par ce que l’on fait subir à ces enfants. Nous sommes témoin de la façon dont il aide un jeune garçon lors d’un procès difficile et perdu d’avance. Forcément, les résultats de ce procès auront des répercussions sur la suite du récit.
Le scénariste arrive à nous émouvoir avec cette histoire, à nous faire prendre conscience de ce qu’ont vécu ces enfants. Je dois même dire que par moment, j’ai été révolté devant quelques scènes difficiles. L’auteur arrive à insuffler une tension et un suspense dans son récit qui nous passionne jusqu’au bout.
Chevais-Deighton construit avec Carlisle un très bon récit qui montre une nouvelle fois le bien fondé de la collection Grand Angle qui nous donne à lire des histoires de ce genre. Carlisle est bien dans la lignée du Train des orphelins de Charlot et Fourquemin où le lecteur y découvre un pan d’histoire des USA fort méconnu. C’est aussi une bonne façon pour s’instruire.

Le dessin de Carlisle est confié à Laurent Seigneuret. Son trait reste assez efficace pour ce genre de récit. Il donne un cachet classique qui aurait pu aussi avoir sa place dans la collection Vécu de Glénat. Sa mise en scène est assez dynamique et arrive aussi à nous entrainer dans cette histoire. Bon, lors de quelques passages, on peut noter certaines imperfections dans le dessin qui s’apprécie néanmoins tel quel. Il est au service d’une bonne histoire et cela a aussi son importance.

Tasunka Witko
, la première partie de ce diptyque, est une excellente surprise, une très belle histoire dont j’attends déjà la suite avec impatience. A la fin de ce livre, vous avez d’ailleurs quelques éléments concernant l’histoire de ces écoles, de Carlisle, du colonel Pratt et de quelques personnes célèbres.
Carlisle est un livre que je vous recommande sans hésiter.

 

Par BERTHOLD, le 21 mai 2013

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