CAPTAIN EASY, SOLDIER OF FORTUNE
1933 - 1935

Le capitaine Easy s’ennuie ferme, alors quand on lui propose une mission en tant qu’espion au service de la Chine afin de retrouver des traces de la province de Gungshi, depuis longtemps disparue des cartes, le héros ne réfléchit pas plus longtemps et s’élance à bord de son monoplace. Sur son chemin il rencontre son premier adversaire Hop Li Ho le grand Mogul qui devient vite son ami. Et plus Easy s’enfonce dans ces régions arriérées, qui ne connaissent pas la technologie, plus sa mission devient difficile, il doit faire face à des brigands qui veulent le dépouiller, à des princesses réduites en esclavage, à des tribus de femmes guerrières, des pirates, avant de pouvoir enfin retrouver la civilisation…

Par fredgri, le 28 octobre 2013

Publicité

Notre avis sur CAPTAIN EASY, SOLDIER OF FORTUNE #1 – 1933 – 1935

Apparu d’abord en Février 1929 comme personnage secondaire dans le strip "Wash Tubbs" de Roy Crane le capitaine Easy est un aventurier dans la grande tradition. Débrouillard, il fonce la tête la première dans la moindre aventure qui se présente sans se prendre la tête. Très vite, devant le succès de ce personnage Crane va entamer des sunday strips en couleur dès 33, menant de front ses deux séries jusqu’en 43 ou il créera Buz Sawyer.
Ce premier volume rassemble donc les strips de Captain Easy du 30 Juillet 33 au 1er Décembre 1935, agrémentés d’un article de Jeet heer, d’une préface de Rick Norwood et d’une intro de Charles Schultz.

Ce personnage, qui préfigure déjà les futurs Terry and the Pirates (regardez les premières bandes de Caniff et vous y verrez l’influence évidente de Crane, en plus réaliste toutefois) et autres Mickey de Gottfredson, et même les aventures de Tintin, ne suit néanmoins pas forcément le schéma habituel du héros désintéressé qui obéit aveuglément à une cause, car même si dans ce premier volume il part en mission, envoyé par l’armée chinoise, Easy va très vite perdre de vue cet objectif pour tenter de tout simplement s’en sortir et si au passage il peut amasser de l’or pourquoi pas ! Malgré tout, il agit souvent par altruisme, n’hésitant pas à redistribuer son or pour permettre à un village de manger, à acheter une belle esclave pour ensuite la ramener à son père… Captain Easy est donc un strip particulièrement entraînant, qui part dans tout les sens mais qui est bourré d’idées rigolotes, d’autant que le graphisme de Crane, lui aussi aux antipodes de l’école américaine, renvoie plutôt vers la ligne claire qui fera fureur ensuite avec l’école Hergé. Entre réalisme épuré et détails cartoony ce style bourré de charme va vite être la marque de fabrique de cet artiste et faire toute la spécificité de Captain Easy. En contre partie, le ton est assez naïf et caricatural. Ce qui donne un strip plutôt léger, aux mille et un rebondissements.

J’ai tendance à trouver, pour l’instant, que le personnage manque un peu de charisme, qu’il a aussi tendance à être trop au service du récit de ne pas assez se le réapproprier. Ce qui fait qu’à la finale on se laisse beaucoup plus entraîner par l’intrigue, par les soubresauts du récit que par la personnalité du héros lui même.
Toujours est-il que cette lecture est très prenante, qu’on ne lâche pas le volume une fois entamé. Mais devant la légèreté de l’histoire on en apprécie encore plus le travail des autres qui vont suivre ! Paradoxalement !

Une très bonne découverte, en tout cas !

Par FredGri, le 28 octobre 2013

Publicité