CAPITAINE VAUDOU
Baron Mort Lente

Cormac Mac Leod et son frère Angus ont été faits prisonniers par les Anglais. Mis à fond de cale d’un navire avec d’autres condamnés, ils sont promis à l’esclavage, dans les plantations de Virginie. Toutefois, avant de prendre la route de leur destination, leur bateau doit faire un détour dans le sud pour prendre un chargement d’esclaves noirs. Sitôt fait, il prend le cap de l’Ouest. Tandis qu’il subit des sévices de la part du second, Cormac apprend avec surprise de Lime, un détenu noir, qu’il a quelques sensibilités envers la magie vaudou. C’est à ce moment qu’un navire français arborant le drapeau pirate fait front à celui des Anglais. Dans la bagarre qui s’ensuit Angus parvient à se libérer et fonce sur le pont. Sa mort provoque une réaction telle sur Cormac que ce dernier, en transe, parvient en agissant sur le fer à défaire les chaînes des prisonniers. Ceux-ci se soulèvent et gagnent bientôt la partie. Ils se retrouvent alors face au chef des pirates, Donatien de Vimeur, qui décident de les prendre sous sa coupe et les entraîner sur l’île de San Andreas pour procéder aux réparations. Cormac en profite pour enterrer son frère sans savoir qu’à l’ombre des feuillages d’inquiétantes créatures fantomatiques l’épient. De retour à bord et après travaux, les équipages reprennent le large à destination de Fort Royal. La destinée de Cormac est en marche !

Par phibes, le 1 avril 2022

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Notre avis sur CAPITAINE VAUDOU #1 – Baron Mort Lente

Capitaine Vaudou est avant tout un jeu de rôle co-concocté par Jean-Pierre Pécau et édité en 1991 par Casus Belli. Celui-ci retrouve les étalages des boutiques spécialisées en 2020 grâce à une coproduction de Monolith et Black Book Éditions. Assurément inspiré par cet univers dont il est à l’origine et qui mêle histoire de piraterie et de culte vaudou, Jean-Pierre Pécau a décidé de faire le pas pour en produire un récit au long cours au sein du 9ème art.

Ce premier opus a le privilège de nous mettre dans la bonne tonalité, celle qui conjugue les légendes, le trafic d’esclaves au 17ème siècle, le Nouveau Monde, les combats maritimes et la sorcellerie. Et pour mener tout ça à bon port, le scénariste a choisi Cormac Mac Leod, un Irlandais catholique, mercenaire de son état, promis à un destin tout particulièrement mystique. Dès les premières planches, le grand large fouette le lecteur et l’entraîne douloureusement dans des péripéties où la mort a toute sa place, surtout quand on est en premier lieu dans les cales sinistres d’un navire esclavagiste.

L’action a assurément une place de choix dans ce récit. Engendrée par des combats navals, par des affrontements mortels et par des situations trempant carrément dans la magie vaudou, elle nous entraîne bientôt dans les Caraïbes, à Port Royal propice à des rencontres de taille, voire bien mystérieuses (à commencer ici par le sinistre Baron Mort Lente). L’on concèdera que ces aventures nagent dans un fantastique captivant qui met bien en évidence le gros effort documentaire du scénariste (nombreux sont les termes, divinités qui se rapportent à la religion vaudou) et qui, à l’instar du personnage principal (se posant lui aussi de multiples questions), nous éclaire carrément.

Darko Perovic épaule superbement Jean-Pierre Pécau à la faveur d’un travail graphique qui vaut son pesant d’authenticité. Connu pour ses illustrations remarquables en particulier dans la collection 1800 de chez Soleil (Alamo, Dr Watson), l’artiste fait à nouveau étalage de son savoir-faire pour animer ses pirates et ses esclaves noirs, dans des instantanés soignés, riches en détails. Habile pour camper l’Histoire, il sait aussi, de temps à autres, grâce à un coup de crayon plus vif, à croquer des dimensions hors normalité, suscitant volontairement leur lot de sensations.

Un premier volet ô combien entreprenant par la magie qu’il dégage et qui donne réellement envie de voir plus loin.

Par Phibes, le 1 avril 2022

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