Capitaine Tikhomiroff

 
Un jour, il a traversé les lignes ennemies au péril de sa vie pour aller jusque chez sa mère lui souhaiter son anniversaire. Lorsqu’il est revenu vers son unité, elle avait été massacrée. Le capitaine Alexandre Tikhomiroff avait sans doute la baraka. Comme ses quatre frères, il s’était engagé dans l’armée blanche pour répondre à un désir cher à son patriote de père. Il connaîtra aventures et mésaventures de Nikolaïev à Paris en passant par Saint-Pétersbourg et les Dardanelles, endossant l’uniforme de soldat "blanc" ou de soldat "rouge" ; et, tour à tour, les statuts de militaire, d’homme libre, de prisonnier, de fugitif ou de réfugié. Un destin hors norme que celui du Capitaine Tikhomiroff, un parcours vers une liberté gagnée.
 

Par sylvestre, le 8 novembre 2017

Notre avis sur Capitaine Tikhomiroff

 
On avait suivi Alexandre Tikhomiroff fils dans Soleil brûlant en Algérie, c’est Alexandre Tikhomiroff père qu’on suit cette fois dans cette nouvelle bande dessinée signée Gaétan Nocq, adaptée elle aussi d’un livre : La tasse de thé (L’Harmattan, 2009). On regrettait que la première BD soit en noir et blanc, on se réjouit de découvrir que cette nouvelle oeuvre biographique est en couleurs !

Le parcours du Capitaine Tikhomiroff durant les premières années de la révolution dite d’octobre est, qu’on se le dise, digne des plus grandes aventures ! Dans une Russie en déroute, les Tikhomiroff sont tsaristes et les remous de l’Histoire vont, à l’instar d’un Ferdinand Ossendowsky, faire traverser à Alexandre son pays de part en part sans jamais être sûr que ses lendemains seront meilleurs. Démuni, traqué, errant, mais solide et persévérant, le Capitaine Tikhomiroff a en effet dû composer avec les situations qu’il a vécues pour sauver sa peau étape après étape jusqu’à ce qu’enfin la paix advienne. La Russie de 1917 était un pays de sycophants où annoncer sa "couleur" (blanc pour les fidèles au tsar, rouge pour les révolutionnaires ou noir pour les anarchistes ukrainiens) était un pari qui pouvait coûter la vie. La longévité d’un "ennemi du peuple" comme Tikhomiroff tenait ainsi du miracle et c’est cet incessant sentiment d’insécurité qui nous est raconté au fil des 230 planches de cette BD, de très belles planches baignant dans des couleurs parfois impressionnistes et chaudes, parfois fidèlement grises et glaçantes, mais rendant toujours hommage avec respect et admiration à l’homme que fut notre héros.

Les belles histoires le sont d’autant plus lorsqu’elles sont vraies. Un mini cahier supplémentaire existe en fin d’ouvrage qui nous présente quelques documents ancrant définitivement ce récit dans la réalité.

Otlichno ! Superbe !
 

Par Sylvestre, le 8 novembre 2017

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