Capitaine Cormorant et autres histoires

1778 – L’Océan Pacifique.
Un passager du brigantin "Le Fair Lady", Sir Randolph Light, débarque au port de l’île hollandaise de Timor. Il cherche un certain Mr Raffles, l’agent général. Sir Light vient se renseigner sur les intérêts de la compagnie qui sont en baisse et sur le naufrage du "Sainte-Brigitte" où se trouvait l’or de Sir Jacob Light, son père. Raffles voit d’un mauvais oeil l’arrivée de ce Randolph Light. Alors que ce dernier se dirige vers le marché de la côte, il assiste à une rixe. Voyant que les choses prennent une tournure dramatique, il prête main forte au marin qui est agressé. Les deux hommes sympathisent et c’est ainsi que Randolph fait la connaissance du Capitaine Cormorant et de son compagnon, Taro .
Rand va ainsi rejoindre le bord de la "Fille d’Amsterdam", le navire de Cormorant. Le capitaine va lui faire découvrir que le bateau de son père a été coulé volontairement et à quel jeu joue Raffles…

 

Par berthold, le 13 novembre 2012

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Notre avis sur Capitaine Cormorant et autres histoires

Le personnage de Capitaine Cormorant, crée par Hugo Pratt, est apparu en 1962 pour un magazine argentin. Puis l’auteur, ayant quitté Buenos Aires, entre temps, replace son personnage en 1963 dans l’illustré Radar (où son nom change : il devient Capitàn Moko). Puis en 1967, il reprend la série pour la revue Sgt Kirk, mais c’est à ce moment là qu’il va se lancer aussi dans La ballade de la Mer Salée, qui est la première apparition d’un certain Corto Maltese. Accaparé par ce dernier, Pratt demandera à l’un de ses amis Stelio Fenzo de terminer le second épisode de Capitaine Cormorant. Un album sortira en France chez Publicness en 1977, puis les deux épisodes sont repris chez Glénat dans Circus et en album en 1980. Ce n’est qu’en 1994 que Glénat propose une réédition de cette série dans sa collection Grands chapitres.
Depuis, les aventures de Cormorant deviennent quasiment introuvables.
Ce mois ci, Casterman vous propose une nouvelle édition de ce récit dans un format à l’italienne et en couleurs. On n’y trouvera par contre que le récit de Pratt et les premières pages de la seconde aventure qui sera terminée par Fenzo et qu’on a pu lire dans l’édition de 1994 chez Glénat.
Cette nouvelle édition propose aussi deux autres histoires devenues aussi rares: Billy James, sur un scénario de Mino Milani (qui était paru chez Les Humanoides Associes) et L’assaut du fort sur un scénario d’Alberto Ongaro.

Pratt place donc l’intrigue de Capitaine Cormorant en 1776, dans l’Océan Pacifique, océan qui fascine d’ailleurs l’auteur (La ballade de la Mer Salée s’y déroule aussi).
Avec Capitaine Cormorant, il se lance dans un très bon récit d’aventure maritime digne des Stevenson et autres auteurs du genre. Cette histoire nous fait voyager, nous emmenant dans des contrées exotiques, n’oubliant pas l’humour et l’action. Il crée une galerie de personnages très intéressants comme le jeune homme qui débarque de son Angleterre natale et qui se retrouve dans un contexte différent, Sir Randolph Light, il y a bien sûr le Capitaine Cormorant qui est un peu l’ancêtre de Corto Maltese et son ami Taro (qui rappelle un peu Tao dans la ballade de la Mer Salée d’ailleurs), ainsi que la belle Phoébé, la soeur du capitaine, personnage féminin fort comme les affectionne Hugo Pratt. Il ne faut pas oublier la reine Fita qui voudrait bien prendre le jeune Rand comme époux.

L’aventure est donc au rendez vous. C’est vraiment du dépaysement garanti. Lors de certaines scènes, il vous semblera même entendre le bruit de l’océan, sentir les embruns marins, le cri des mouettes autour des navires, bref Pratt , fait des merveilles au dessin. Il signe un très bon et grand scénario d’aventure qui ne devrait pas déplaire aux amateurs.

Avec Billy James et L’assaut du fort, nous nous retrouvons en pleine guerre de 7 ans. Avec ces deux récits, on note bien que Pratt montre son attachement à cette période de l’histoire. Attachement que l’on notera aussi plus tard avec Wheeling. Les deux récits sont vraiment agréables à lire et fort prenants. Il est dommage que nous n’ayons pas pu retrouver le personnage de Billy James dans d’autres aventures ou bien celui de Michel Renard, entre autres. Ces deux récits montrent bien aussi la force des seconds rôles dans les histoires de Pratt.

Alors, embarquez vous aussi à bord de la "Fille d’Amsterdam", ou partez aussi dans les grands espaces nords-américains avec Billy James et plongez donc au coeur de l’Aventure, la vraie !
Celle avec un grand A !

Une oeuvre superbe, dans une présentation soignée que je vous recommande.

 

Par BERTHOLD, le 13 novembre 2012

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