Calypso

Gus et son ami Pepe sont ouvriers sur un chantier d’excavation suisse. Mais, ce soir-là, à l’auberge ou ils sont hébergés ils tombent sur une rediffusion de "Calypso", film culte dans lequel joue la sublime Georgia Gould. Gus confie à Pepe qu’il a bien connu et même aimé, jadis, l’actrice, toute jeunette, avant qu’elle ne devienne star du ciné, quand elle s’appelait encore Georgette Schwitzgebel. Un peu plus tard, dans le journal local, Gus apprend que Georgia est de retour au pays, quarante ans après en être partie, admise dans la luxueuse et discrète clinique Edelweiss… Gus lui rend visite, mais après une petite discussion il est convaincu que Georgette est sous la coupe de son "escroc en blouse blanche" de mari qui s’occupe d’elle. Elle aimerait rentrer à New York, mais n’est absolument plus libre de ses mouvements. Elle demande alors à Gus et Pepe de simuler un enlèvement pour demander une rançon…

Par fredgri, le 11 septembre 2017

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Notre avis sur Calypso

Après un petit intermède "Mickey" nous retrouvons Cosey chez Futuropolis, avec ce nouvel album qui nous ramène vers ses ambiances de prédilection, le calme des montagnes et cette nostalgie évocatrice d’amour de jeunesse, de souvenirs, de regrets peut-être !

On sent bien que l’artiste est bien plus à l’aise dans ces atmosphères lentes et posées. Le scénario se déroule tranquillement, il nous fait parfois penser à La recherche de Peter Pan, à Joyeux Noël May, ces histoires qui évoquent, qui sous entendent, ou les silences en disent beaucoup plus que les mots.
Mais c’est là aussi qu’on se rend compte que Cosey a un peu changé. Les personnages sont plus directs, presque plus bavards même, on aimerait suivre leur regard, les gestes qui s’esquissent. Et finalement, l’artiste appuie moins sur ces petits riens, l’écriture perd légèrement en finesse, même si, malgré tout, on reste dans un registre extrêmement subtil !

Aux côtés de Gus, nous glissons dans une sorte d’évocation tendre du passé, de ce qui reste d’un souvenir dans le regard d’une femme qu’on a jadis aimé. L’homme, qui est au seuil de sa retraite, voit peut-être là l’occasion d’exprimer une ultime fois ses sentiments à cette jeune fille qu’il laissa partir il y a quarante ans. Elle est depuis devenue célèbre, accumulant les aventures deçi delà, devenant le fantasme de ses nombreux fans, son image se déclinant sur les écrans, sur les affiches, s’éloignant chaque fois davantage de Gus qui n’a jamais oublié ce visage qu’il regardait sourire, alors qu’ils s’enfuyaient sur le chemin de l’école, avec leurs croissants chapardés au boulanger du village…

Ainsi, nous retrouvons Cosey en pleine forme, tout de même, qui nous propose ici un très bel album, en noir et blanc. Une savoureuse friandise qu’il est agréable de découvrir au milieu des sorties de cette rentrée, particulièrement chargée.
Cet artiste reste fidèle à ses thématiques, à son style inimitable et je conseille vivement cet album à ceux qui auraient pu croire que Cosey c’était le dessinateur de Mickey !

Par FredGri, le 11 septembre 2017

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