CAHIER A FLEURS (LE)
Dernière mesure

Dikran et sa sœur avaient été accueillis dans un foyer où le père, brutal, les avait traités comme des esclaves plutôt que comme les enfants qu’ils étaient. Si Maraynouche n’a pas pu se joindre à lui parce qu’elle avait été mise enceinte, elle a par contre tout fait pour aider son petit frère à organiser sa fuite malgré les dangers qui pouvaient l’attendre au-delà des champs où il gardait les bêtes.

Bien des années plus tard, Dikran terminait de raconter toute son histoire à Hasmet Erdem, le violoniste turc qu’il était allé voir jouer en concert. Ce dernier, malgré le poids de ses convictions, avait tenu à écouter le vieil Arménien jusqu’au bout : au fil des heures passées avec le vieillard, un doute l’avait envahi et il lui avait semblé devoir tout entendre… pour enfin tout comprendre !
 

Par sylvestre, le 18 mars 2011

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Notre avis sur CAHIER A FLEURS (LE) #2 – Dernière mesure

 
C’est un bien beau second tome que ce deuxième et dernier volet du diptyque Le cahier à fleurs. Entre les montagnes pelées de la jeunesse de Dikran et l’hôpital où Hasmet Erdem vient lui rendre visite pour écouter son histoire, on retourne aux souvenirs d’enfance du conteur devenu vieil homme, découvrant les conditions de vie qui furent les siennes et apprenant comment il s’en est soustrait.

Le dessin de Viviane Nicaise reste homogène, sans inutilités, et ses couleurs sont belles, simples elles aussi mais justes et donc efficaces. Il porte un récit qui se lit bien mais dont on voit quand même arriver d’assez loin l’issue. Le titre de l’album, le thème de cette animosité entre bourreaux et victimes d’alors et la rencontre entre deux personnes raisonnables de chacune des deux communautés mettent en effet assez clairement sur la voie ceux qui lisent un peu entre les lignes. Toutefois, même si les éléments et les mises en place qui amènent à la conclusion sont bien définis (je parle là de la partition à apprendre par cœur et du message dont elle sera porteur), les enchaînements sont un peu confus dans les faits : si le contrebandier a rapporté la partition que Dikran a dû reproduire, Maraynouche a donc très vite dû savoir que son petit frère avait réussi… Et si le doute subsistait, pourquoi le frère et la sœur n’ont-ils pas essayé de partir à la recherche l’un de l’autre avant d’atteindre un grand âge ? Bon, après, on peut entendre que le secret de famille ait été gardé par le côté du berger borgne (je choisis ces mots pour éviter d’être trop clair, mais c’est dur d’essayer de faire part de ses réflexions sans dire les choses !!!)

Le fait enfin que le temps d’une génération sépare les différents personnages principaux du récit tend à égarer un peu le lecteur qui doit alors redoubler d’attention et bien garder à l’esprit qui est qui (par rapport à l’autre) pour avancer sereinement dans sa lecture. Un conseil est donc de bien relire le tome 1 avant d’entamer ce tome 2. Mais bon… Cette légère complexité relative à la généalogie des personnages étant justement le cœur de l’intrigue, on acceptera cette petite obligation de concentration et on retiendra après tout que Le cahier à fleurs est une très belle histoire doublée de messages d’ouverture, de tolérance et d’espoir. Une lecture nécessaire, donc !
 

Par Sylvestre, le 9 mars 2011

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