CAGOULE UN FASCISME À LA FRANÇAISE (LA)
Bouc Emissaire

Lille, le 17 novembre 1936. Roger Salengro, le ministre de l’Intérieur, met fin à ses jours, car il ne supporte plus les calomnies. Max Dormoy, socialiste, prend sa place. Pour lui, c’est la Droite qui est coupable de l’avoir poussé au suicide, il charge le commissaire Mondanel d’enquêter à ce sujet et de trouver les responsables. L’affaire devient vite politique, Mondanel et ses collègues se tournent vers une organisation d’extrême-droite, l’OSARN, aussi nommée la Cagoule.

 

Par berthold, le 3 septembre 2019

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2 avis sur CAGOULE UN FASCISME À LA FRANÇAISE (LA) #1 – Bouc Emissaire

Dès ce premier tome, Vincent Brugeas et Emmanuel Herzet frappent fort dans une histoire qui nous conduit en 1936, dans cette période trouble de la IIIème République.

Ce premier opus de la série nous captive dès la première page.
On fait la connaissance des personnages principaux, on découvre le contexte politique et on plonge dans l’ambiance particulière des années 1930. L’intrigue est très réussie. Cela commence fort avec le suicide d’un ministre, puis l’enquête menée par le commissaire Mondanel et sa façon de gerer tout ça.
Flics ripoux, informateurs, prostituées, ministres corrompus, hommes politiques véreux… Tout est là pour nous proposer un bon polar, tout en prenant conscience de ce qui ce qui se passe du côté de l’Allemagne.
Avec La Cagoule, les scénaristes abordent le sujet du fascisme à la française. Un sujet dur, douloureux, mais pourtant encore d’actualité. Le tout sous la forme d’un récit policier qui ne laisse pas indifférent.

Au dessin, nous retrouvons Damour en grande forme. Les planches sont magnifiques et nous plongent dans l’atmosphère particulière de cette France des années 1930.

Un premier tome qui donne envie de lire la suite.
Une lecture que je vous recommande fortement.

 

Par BERTHOLD, le 3 septembre 2019

En novembre 1936, le ministre de l’Intérieur Roger Salengro se donne la mort suite à une campagne de diffamation à son encontre par voie de presse. Bien que le Président du Conseil Léon Blum n’ait visé aucun responsable direct lors de l’enterrement, son successeur Marx Dormoy ne veut pas en rester là et désire un coupable. Persuadé qu’il s’agit d’un assassinat politique perpétré par la droite, il fait appel au Commissaire Mondanel auquel il demande de mener son enquête pour identifier un fautif. Alors que le policier commence à élaborer avec son collaborateur une stratégie en furetant du côté de la droite radicale, un banquier russe se fait assassiner à coups de baïonnette. Ce meurtre désigne un dénommé Jean Filliol, nationaliste très craint dans le milieu. Pareillement, certains indices permettent de remonter jusqu’à deux hommes faisant parti de la cellule secrète d’extrême droite appelée la Cagoule. Mondanel semble dénicher son coupable. Toutefois, pour cela, il va devoir faire preuve de discernement car l’adversaire est pour le moins retors. Aussi, sa première décision consiste à faire appel à Bonny, un flic ripoux détenant un réseau qui pourrait bien servir…

Sous le couvert de la Maison Glénat, pas moins de trois artistes ont décidé de s’associer pour faire naître leur projet. Vincent Brugeas, connu entre autres pour ses uchronies (Block 109, Etoile Rouge, Opération Soleil de Plomb…) et son polar médiéval Le Roy des Ribauds se joint à Emmanuel Herzet, initiateur de La Branche Lincoln, Duelliste, Alpha Premières Armes… et ensemble s’unissent à Damour, illustrateur qui a donné vie à Nash, Pinkerton… Ils nous entraînent dans une équipée politico-policière qui prend ses bases dans la France des années 30 sous la troisième République, après que le gouvernement Blum ait pris ses quartiers à la tête de la nation.

Pour ce faire, il nous plonge dans un contexte politique très inquiétant, suite à la mort du ministre de l’Intérieur Roger Salengro. Ce décès, très commenté au niveau politique, est l’occasion pour les coscénaristes de nous immerger dans les investigations d’un commissaire de Police qui se doit de faire tomber un réseau de nationalistes très actif surnommé La Cagoule. De fait, il nous est permis de suivre les différentes étapes de ses recherches qui, bien entendu, se nourrissent de faits et de personnages réels.

Le développement de l’intrigue est on ne peut plus captivant par le fait qu’il met en exergue, dans une excellente association de tranches de vie, une enquête progressive faisant appel à de nombreux personnages, chacun dans leur spécificité. Entre indics, flic pourri et truands notoires radicaux, on suit Mondanel dans des pérégrinations de haute volée qui laissent déjà sous-entendre les prémices de la seconde guerre.

Le travail graphique de Damour se veut également de qualité. L’illustrateur parvient à bien camper, grâce à un encrage appuyé, l’époque traitée à la faveur d’un choix de décors historiques typiques de Paris. La recherche documentaire est indéniable, confirmée par un choix de détails particulièrement représentatifs. Pareillement, il fournit un très bel effort au niveau de l’effigie de ses personnages, se faisant fort de croquer au plus proche de la réalité les personnalités de tout bord de ces années (Roger Salengro, le Commissaire Mondanel, Marx Dormoy, Jean Filiol, Eugène Deloncle, …).

Une première partie historiquement convaincante et à la base solide, qui en appelle évidemment une suivante très prochainement (prévue fin janvier).

 

Par Phibes, le 20 janvier 2020

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