Cages

(Cages 1 à 10)
À Londres, un immeuble : la Meru House. Leo Sabarsky, un peintre tourmenté, croise en emménageant un de ses voisins, Jonathan Rush, un étrange romancier dont le livre « Cages » a tellement choqué la critique qu’il est obligé de vivre désormais enfermé. Il croise aussi Angel, un jazzman capable de jouer de tout les instruments – y compris des pierres. Et Karen, une botaniste solitaire qui transforme son appartement en petite forêt… ! Commence alors pour Léo une quête à la recherche de lui même, de son art, afin d’affiner le regard qu’il porte sur le monde qui l’entoure.

Par fredgri, le 6 août 2019

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Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Cages

Depuis combien de temps les lecteurs français attendent impatiemment une nouvelle édition de Cages de McKean ? La première édition est depuis longtemps introuvable et il faut vraiment faire preuve de patience pour la voir apparaître sur le marché de l’occas’ ! cependant, Delcourt nous propose ici, enfin, une très belle nouvelle édition, avec une toute nouvelle couverture, une belle occasion de redécouvrir cet époustouflant volume, un objet rare, une œuvre indiscutable. De ceux qui laissent songeur, une incroyable démonstration de polyvalence…

En replongeant dans ces pages, c’est pour moi une perpétuelle source de plaisirs, de découvertes tant graphiques qu’intellectuelles. En parcourant cet album, on se laisse entraîner dans les méandres de la création pure, mais aussi dans un maelström de sensations diverses. McKean nous fait ressentir les sons, les bruits, les sens sont en éveil, c’est incroyable !

Dave Mc Kean est un artiste anglais en marge, car il est libre de toute contrainte.
Il se balade depuis 86/87 avec dans ses cartons de véritables bijoux, des couvertures, des illustrations, des performances expérimentales ou il mélange les médiums. Il nous arrive de le croiser, comme ici par le biais de ce remarquable album, et c’est chaque fois plus surprenant, plus déroutant aussi !
Son Cages est un boulot en solitaire, de longue haleine. Je l’ai suivi tout au long de ses parutions en anglais, les mois s’étiraient et régulièrement, je restais fasciné par l’audace formelle, par les idées qui se glissaient chaque fois, tant dans la mise en page, dans le déroulement du scénario… ! J’avais le sentiment de vivre une véritable expérience de lecture, tenu par la main par cet artiste hors du commun !

Mc Kean est un artiste aboutit, qui remet son art en question, qui se demande quelles sont ses limites, ses besoins, ses attentes. Avec Cages, le lecteur doit accepter de le suivre aux limites de la BD elle même, il doit s’investir, être actif !
Évidemment, parfois cette lecture n’est pas forcément facile, il faut faire des efforts, la mériter, quelque fois la décoder. Ça peut paraître un peu prétentieux dit comme ça, c’est vrai mais justement Cages est aussi quelques peu prétentieux aussi et c’est très bien, l’album impose de codes, des signes, il joue sur le sens, sur l’empreinte, sur la culture. Nous entrons chez l’artiste et c’est agréable !
Dans cette BD, McKean s’essaye à de nouveaux styles, de nouveaux langages…Il est en perpétuelle réinvention…

Ne loupez pas le coche, jetez vous sur cet album, c’est magnifique et indispensable !

Un dépaysement complet !

Par FredGri, le 6 août 2019

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