C'était le bonheur

"Dans C’était le bonheur, je tente de décrire, à travers de courtes scènes, des historiettes ou des dessins uniques, la débâcle du couple, l’implosion de la famille, la dérive des continents qui en résulte. Papa, maman, enfants perdus dans l’espace. C’est un état des lieux que j’ai voulu ironique, aigre, parfois même angoissant et, je l’espère, drôle aussi." 
Blutch sur le site futuropolis.

Par TITO, le 1 janvier 2001

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2 avis sur C’était le bonheur

« La critique est un concept assez étrange : des gens disent à d’autres gens ce qu’ils on lu et s’ils ont aimé ou pas. (…) C’est leur boulot. Je n’aimerais pas faire ça. » Manu Larcenet, interview sceneario.com, novembre 2002.

Il est des œuvres qui nous frappent si fort, et dans lesquelles on sent que l’auteur s’est tant livré, qu’en tant que critique amateur on se sent saisi d’une certaine peur d’en parler.
Dans le cas de « C’était le bonheur », il y a deux raisons à cette peur. D’une part l’œuvre en question est très particulière, suite de séquences griffonnées, brutes de décoffrage, avec encore les larmes à peine sèches sur le bord des pages : c’est à se demander comment l’auteur fait passer tant d’émotion dans des pages aussi vides… D’autre part parce que dire ce que j’ai ressenti en lisant un tel livre conduirait ce qui se veut être un simple avis vers une introspection hors sujet.
Je me bornerai donc à vous dire que cet ouvrage de Blutch, que j’ai aimé avant même de l’avoir ouvert, grâce à son titre et au regard de l’enfant sur la couverture, est pour moi une œuvre majeure. Parce qu’elle livre brut de décoffrage les souffrances et la nostalgie d’une façon qui m’a touché comme je l’avais rarement été. Parce qu’elle rappelle tous ces griffonnages naïfs, ces écritures maladroites ou ces poèmes bancals qu’on a tous écrit en les enterrant vite au fond d’un tiroir, mais avec le talent et l’expressivité du trait de Blutch en plus. Parce que cette découverte est une rencontre avec les souffrances et les souvenirs ou les petites divagations douces amères d’un autre. Parce qu’il fallait beaucoup de courage, un courage d’artiste, pour les publier.
Un ouvrage inclassable et magnifique que je n’ose vous recommander tant il est fort et particulier, mais en le feuilletant vous saurez si, comme moi, vous en ressortez bouleversé ou tout simplement intrigué…

Par TITO, le 12 octobre 2005

« Boum ! quand notre cœur fait boum.. . » comme selon les paroles d’une chanson de Charles Trenet, la vie nous joue des tours, nous enchante, mais aussi nous angoisse.
C’est tous ces tourbillons de la vie que Blucth dessine avec un bic, un peu d’humour et une petite larme, un très gros livre pour une belle histoire d’homme, presque sans paroles. Tout se sait car tout se sent. Tout se voit et s’entend même les silences qui remplacent les longues conversations à bâtons rompus des débuts de toutes les histoires d’amour.

« C’était le bonheur » s’adresse à tous. Tout le monde n’entrevoit pas le bonheur qu’au passé mais la vie moderne ne laissant que peu de place à l’émerveillement, le bonheur peut s’échapper à toute vitesse, comme ça , sur un claquement de doigt. Attention : Fragile ! 

Ainsi l’enfant qui grandit dans un univers magique entre ses deux parents, sa maison, son école et ses jouets, et qui voit son monde s’effondrer un beau jour, lors d’un divorce par exemple … le regard limité à son petit univers d’enfant balaie alors l’environnement et tout à coup s’effondre !
« Ma famille va pas mourir ? »
Le cœur se resserre et, émus, nous mesurons l’immense désarroi de chacun mais principalement des enfants devant l’explosion de la cellule familiale.

Le ton est pudique et doux, Blutch est rempli d’indulgence et de patience et nous emmène dans ce récit sans nous lâcher la main.
Ainsi guidés, la lecture se fait fluide et, avec indiscrétion, nous voilà littéralement happés par un récit intimiste et émotionnellement fort.

Le dessin au trait lâché, est particulièrement expressif et, proche d’un Sempé voire d’un Peynet, fait naître de nombreux sentiments.
Très jolie œuvre humaine et sentimentaliste, ce roman au style innovant est à découvrir absolument.

Par MARIE, le 13 janvier 2006

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