By Night

(By Night 1 à 12)
Depuis que les usines de Charleswood ont fermé, la ville de Spectrum n’a jamais aussi bien incarné son nom. Il ne s’y passe plus grand chose et les jeunes du coin vont régulièrement traîner dans les locaux de l’usine pour se faire peur ou simplement pour organiser des concerts sauvages !
C’est à ce moment que Jane retrouve son amie Heather, qu’elle avait perdue de vue depuis quelques années. Heather embarque ainsi sa copine dans la vieille usine abandonnée afin d’y découvrir quelques anciens secrets. Elles découvrent alors une étrange machine qui, une fois activée, les entraîne dans une autre dimension… Elles décident de réaliser un documentaire sur cet autre monde qui regorge de monstres, de magie…

Par fredgri, le 10 mars 2020

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Notre avis sur By Night

 

Vous avez aimé Giant Days, donc vous appréciez le style de John Alison, cette façon de caractériser ses personnages, de les rendre bien vivants et naturels, alors jetez vous sur By Night.

Qu’il s’agisse de Jane, de Heather et son père, ou encore Barney, ils débordent de cette flamme qui les rend à la fois attachants et qui nous rappelle certains amis, ces personnes que l’on croise chaque jour ! Le scénariste rend tout ce petit monde extrêmement présent, au point ou l’on aurait presque envie de davantage les connaître, Allison tisse très habilement des liens entre chacun, des interactions particulièrement bien vues !

Mais surtout, nous découvrons Spectrum, une ville qui se fige après la fermeture des usines de Charleswood, comme de nombreuses autre qui passent assez mal le cap de la désindustrialisation, laissant toute une population en déliquescence. Mais Charleswood apparait vite comme l’entreprise douteuse par excellence, cœur de l’activité de la ville, mais cachant un certain nombre de secrets, comme la disparition de son patron ou encore ces étranges machines qui ouvrent justement vers un autre monde… Que se passe-t il réellement au moment ou l’histoire commence ?

Au fil de ce récit fantastique, mêlant science fiction et Fantasy, le scénariste nous révèle un univers incroyable, peuplé d’étranges créatures, parmi lesquelles nous découvrons Gardt, un drôle de petit bonhomme cornu qui va servir de guide, subissant la curiosité des deux ados en mal d’aventures palpitantes. Ce monde qui se tient au delà de ce portail c’est l’inconnu, la sensation d’entrer dans l’imaginaire le plus débridé, mais aussi le plus imprévisible possible ! La faune, la végétation, les cavernes obscures sont surprenantes… Jane et Heather se jettent la dedans sans véritablement faire attention, prises par le film qu’elles entreprennent de réaliser en pensant ainsi devenir riches !
Mais cet album c’est aussi l’histoire de deux copines qui ne se suffisent plus de leur quotidien, qui veulent retrouver l’énergie de leur enfance, cette capacité à rêver, mais aussi à prendre leur vie à bras le corps pour s’éloigner de cette ville grise et rouillée, de ces familles qui s’ankylosent lentement ! Et de ce point de vue, l’écriture est plus subtile qu’il n’y parait ! Parce que derrière ce cynisme environnant, derrière ces petites répliques désillusionnées et cinglantes, il y a deux héroïnes qui souhaitent juste continuer de croire en quelque chose de plus grand qu’elles !

Toutefois, le récit reste très enlevé, voir même léger dans le sens le positif du mot. C’est à dire que nous ne nous ennuyons jamais, nous sommes sans cesse interpelés, avec un sens du rythme, des dialogue qui nous fait sourire, sans jamais avoir envie de s’apitoyer sur ces personnages, loin de là !

Graphiquement, Christine Larsen livre une prestation assez juste, sans grand éclat, c’est vrai, mais complètement au service du récit, de ses ambiances. Ses personnages sont très expressifs, le monde qui s’ouvre à nous est riche et intrigant, mais surtout dynamique !

Un album qui prend du temps à lire, c’est dense sans être rébarbatif ! Une excellente découverte, vivement recommandée !

 

Par FredGri, le 10 mars 2020

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