Les aventures de Buck Danny
La nuit du spectre

Stationné à Hawaï, le porte-avions Ronald Reagan a appareillé pour rejoindre de toute urgence le Japon. En effet, les relations de ce pays avec la Chine risquent de se détériorer fortement à la suite de la disparition tragique d’un avion de reconnaissance nippon abattu, semble-t-il, par un appareil chinois au-dessus des îles Senkaku. Aussi, compte tenu des accords de défense signés avec les Etats-Unis, les autorités japonaises comptent sur ces derniers pour faire quelque chose. Comme il se doit, les forces américaines ne souhaitent pas envenimer la situation et vont donc tout faire pour apaiser le jeu tout en tentant d’en tirer profit. Les trois pilotes Buck Danny, Jerry Tumbler et Sonny Tuckson, qui se trouvent sur le porte-avions Ronald Reagan, se préparent à participer à l’opération sans toutefois se douter que derrière la disparition de l’appareil nippon se cache un plan démoniaque fomenté par le président d’une société industrielle japonaise, aidé en cela par l’adversaire patenté du trio, à savoir la sinistre Lady X.

Par phibes, le 16 novembre 2015

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Notre avis sur BUCK DANNY #54 – La nuit du spectre

Après quelques 67 ans de bons et loyaux services, l’incommensurable Buc Danny créé par Jean-Michel Charlier, Georges Troisfontaines et Victor Hubinon, aurait pu prendre une retraite bien méritée. Mais il n’en est rien puisque ce personnage désormais intemporel se voit épaulé, après Francis Bergèse, par Frédéric Zumbiehl, ancien pilote converti en scénariste de bandes dessinées spécialisées en aéronautique.

C’est la troisième fois que Buck Danny se voit animé par Frédéric Zumbiehl. Après Cobra noir (tome 53) et le diptyque sur les aventures du pilote durant la guerre de Corée (Buck Danny Classic), ce dernier revient dans la série mère pour repartir dans une nouvelle aventure dont les circonvolutions aériennes vont plonger nos trois héros aux portes d’une guerre internationale.

Fort de cette thématique rapidement évoquée dans les premières planches et surtout à l’appui d’une réalité avérée sur le conflit territorial entre la Chine et le Japon au sujet des îles Senkaku, le récit nous entraîne dans une fiction particulièrement bien structurée et captivante dans laquelle, comme il se doit, les trois généreux aviateurs américains vont devoir se distinguer. Et pour cela, ces derniers vont devoir affronter un ennemi récurrent, la sinistre et tenace Lady X.

On ne pourra qu’apprécier le fait que tout en leur donnant un coup supplémentaire de modernité, le scénariste respecte volontairement les ressorts des aventures précédentes. De fait, Sonny reste le clown de service, dans des facéties qui, bien entendu, le relègue dans des situations purement prévisibles et bien risibles. Tumbler et Buck Danny restent dans leurs dispositions complices et sérieuses et tous les trois, de par leurs hautes qualifications de pilotes nous entraînent au cœur d’une action trépidante.

Il est évident que le face-à-face proposé donne un air de déjà vu mais a surtout l’avantage de démontrer une fois encore l’habileté du scénariste à conjuguer intrigue internationale et techniques aéronautiques (à la pointe du progrès) dans un jeu d’actions et dans un jargon que l’on sent bien éprouvé.

Au niveau du dessin, Gil Formosa fait son entrée dans la grande saga. Ce dernier nous offre un dessin extraordinaire qui se nourrit pleinement du travail de ses prédécesseurs. Certes là aussi avec plus de modernité, de rigueur artistique, son trait reconnaissable à un encrage appuyé donne une vision très réaliste et puissante des aventures de Buck Danny. Les engins de toute sorte (dans toutes les évolutions) sont d’une restitution bluffante quasi photographique, les personnages bénéficient d’une effigie des plus soignées (les femmes sont toujours aussi sensuelles), le tout servi dans une colorisation remarquable.

Une très bonne première partie d’une intrigue aéronautique qui offre encore à Buck Danny le moyen de conserver sa place de héros incontournable dans le paysage du 9ème art.

Par Phibes, le 16 novembre 2015

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