BROUSSAILLE
1978 - 1987

(Regroupe tout "Les Cahiers de Broussaille" (pages et récits courts), "Les Baleines Publiques" et "Les sculpteurs de lumière")
Créé en 1978, dans les pages du Journal de Spirou, Broussaille est tout d’abord l’animateur fictif d’une petite rubrique gentiment écolo qui se consacre à la nature, aux errances campagnardes, à la découverte des animaux. Frank déambule au grès des pages en suivant les pas de son héros. Avec la rencontre de Bom les récits s’étoffent et on voit arriver les albums plus conséquents. Broussaille découvre donc, au grès des ses rêveries urbaines d’étranges créatures marines qui planent dans les rues de Bruxelles, comme l’avait décrit auparavant un vieil écrivain… Bizarre ! Ensuite, en rendant visite à son oncle René, il apprend qu’une usine de traitement des déchets va bientôt s’installer, mettant alors en danger un petit lac ou apparaissent de mystérieux effets de lumière…

Par fredgri, le 1 novembre 2016

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Notre avis sur BROUSSAILLE #Int.1 – 1978 – 1987

Voilà une série bien à part dans le paysage de la bande dessinée. Non seulement, parce qu’il n’y est pas question de grandes aventures, d’action, ni même de rythme effréné, mais surtout parce que son héros n’a rien à voir avec l’archétype moyen du gars qui sauve la veuve et l’orphelin, loin de là.

D’ailleurs, en commençant ses "Cahiers de Broussaille" Frank a bel et bien installé une ambiance gentiment contemplative, ou le personnage principal s’affiche comme un amoureux de la nature, qui recueille les animaux, qui se documente sur eux, sur leur mode de vie, sur la façon de fabriquer un bon vivarium etc. De plus, certaines planches sont délibérément tournées vers le plaisir d’une simple balade, regarder ce qui nous entoure, imaginer un peu de fantaisie, des créatures qui nous observent.
Le personnage s’efface devant la beauté de ce qu’il regarde, il se désincarne.

L’arrivée de Bom aux scénarios va changer un peu la donne, sans pour autant trahir les ambiances et les amours de Broussaille. Ce dernier gagne juste en présence, en contenu, il redevient le centre de ses histoires, celui qui erre dans la ville en préparant ses examens, voir même qui tombe amoureux. Certes, la nature reste bien présente, mais dans "Les Baleines publiques" il s’agit davantage de ce qu’elle inspire comme rêveries, l’accent étant bien plus mis sur le côté baladeur de Broussaille, tandis que dans "Les sculpteurs de lumière", l’histoire et les planches sont vraiment là pour exalter la campagne et ses beautés. Pas mal de larges cases silencieuses, avec là aussi une insistance sur le plaisir de marcher sur les petits chemins, l’observation, les arbres etc. Ce qu’on retrouvera plus tard dans "Un faune sur l’épaule", d’ailleurs !

Ce qui donne à cet album une douce atmosphère assez tranquille et apaisante. Toutefois, il ne faut pas oublier non plus que c’est passionnant !
Même si mes propos jusque là peuvent faire penser qu’il ne se pas grand chose dans ces planches, détrompez-vous. Car Broussaille c’est avant tout le bonheur de se laisser entraîner dans des récits lents et captivants, ou le but reste la découverte de ce qui nous entoure, des petits mystères, entre onirisme et contemplation !
Sans oublier le sublime graphisme de Frank Pé qui transcende tout les sujets qu’il aborde, qui s’amuse avec audace avec les mises en page, les équilibres dans les cases, les détails qui se glissent deçi delà. C’est tout bonnement un régal pour les yeux !

Je dois quand même rajouter que le dossier, qui sert d’introduction aux planches, est particulièrement instructif et que, si, comme moi, vous êtes un fan inconditionnel de Frank, vous allez réellement vous faire plaisir à découvrir l’artiste, ses premiers pas dans Spirou, le tout accompagné par des crobars divers, des études, des extraits de planches etc. Indispensable !

Je referme la toute dernière page et j’ai hâte de voir arriver le second volume !!!

Le très gros coup de cœur de cette rentrée !

Très vivement recommandé !

Par FredGri, le 1 novembre 2016

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