BROADWAY - UNE RUE EN AMÉRIQUE
Tome 2

A la suite de leur dernière déconvenue, les frères Chapman ont le moral en berne. En effet, la situation de leur cabaret, le Chapman’s Paradise, est on ne peut plus critique et la relance de l’activité est très compromise. Le metteur en scène ayant disparu, son remplacement est certes des plus aléatoires mais nécessaire. Aussi, tandis que George noie son chagrin dans l’alcool, Lenny vient solliciter quelque appui de sa mère qui, après réflexion lui donne le nom d’un responsable chorégraphique, Billy O’Neill. De son côté, Fanny la sémillante chorus girl qui a été embauchée au Chapman’s Paradise reste, malgré quelques problèmes d’argent, optimiste sur son avenir et le partage avec son amie Clara, plus dubitative. Aussi, elle est décidée à profiter pleinement de son rêve et pour cela, entraine sa partenaire dans une boîte pour faire la fête et ce, malgré la répression qui sévit. Echappant de justesse aux agents de la prohibition, elles finissent par tomber, dans leur fuite, sur George, en plein questionnement. Le cabaret aurait-il droit une nouvelle chance ? Et si c’est le cas, saura-t-il éviter les pièges tendus par certaines personnes malintentionnées ?

Par phibes, le 6 octobre 2015

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Notre avis sur BROADWAY – UNE RUE EN AMÉRIQUE #2 – Tome 2

Toujours inspiré par la fameuse avenue newyorkaise à l’époque des années folles, Djief vient, après un premier tome engageant, nous délivrer la suite et fin des péripéties liées aux frères Chapman, candidats à la relance du cabaret hérité de leur frère.

Ce deuxième épisode remet donc en scène les protagonistes de la première heure, dans cette petite intrigue qui tourne autour de la survie d’un des établissements qui composent la longue artère du quartier de Manhattan. Cette fois-ci, le Chapman’s Paradise semble au pied du mur et la question est de savoir s’il va pouvoir réellement se relever pour contrarier ses détracteurs.

Dans une évolution scénaristique qui se nourrit parfaitement des ambiances festives de Broadway, Djief nous permet d’apprécier la façon dont les deux gérants en herbe parviennent durant la prohibition à surmonter leurs problèmes. Si leurs péripéties n’ont rien de très extraordinaires, elles ont le mérite de restituer avec habileté cette atmosphère de liesse de l’époque qui pouvait également cacher des drames. Il va de soi que la renaissance du Chapman’s Paradise passe par des moments engageants, portés par l’euphorie de Fanny, par sa relation de plus en plus précise avec George pour former un duo attrayant, par le renouveau amené par Willy et met à jour des jalousies, des malversations peu glorieuses bien amenées.

De même, cette aventure romancée américaine a le privilège de coller au mieux à la réalité historique en faisant référence à des lieux magiques comme le Cotton Club ou à des personnages ayant marqué le cinéma comme Charlie Chaplin. Tout ceci contribue a donné un cadre à l’histoire très profond et pour le moins profitable.

L’on concèdera que travailler en solo ne nuit pas à Djief qui réalise également un dessin coloré chaudement, propre, superbement lumineux et très respectueux des fameuses années folles. Au niveau décors, l’on pourra saluer la richesse de ses arrière-plans qui ont le privilège de bien restituer l’avenue de Broadway, de nuit comme de jour, dans des effets réalistes qui trahissent une grande recherche. Les intérieurs sont également travaillés et confortent là aussi une étude imparable. Les personnages, de leur côté, ont leur intérêt. La pétulance de Fanny et de ses pairs est transmissible, la personnalité très divergente des frères Chapman et leur persévérance a quelque chose d’attachant… Sur ces derniers, on notera un gros effort réalisé sur les tenues vestimentaires, sur les effigies qui, là encore, campent bien les années 20.

Une fin d’une histoire en deux actes remarquablement narrée, mêlant romance, drame et festivités sous les mélodies entrainantes et syncopées du charleston et du jazz. Un bon moment de lecture !

Par Phibes, le 6 octobre 2015

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