BRIGADE DU RAIL (LA)
Requiem chez les cheminots

En 1946, à la fonderie de Granite City aux Etats-Unis, un homme s’adonne en catimini à un curieux manège auprès du châssis d’une locomotive. Après sa besogne, l’homme s’enfuit et se voit pourchassé par d’autres qui l’attendaient à l’extérieur. L’échange de coups de feu qui s’ensuit alerte les forces de police qui font fuir les poursuivants du mystérieux bonhomme.

En 1960, à Paris, l’inspecteur Douran du 36 quai des orfèvres reçoit un coup de téléphone d’un soi-disant collègue qui lui donne rendez-vous en un lieu désert pour lui faire des révélations qui pourrait innocenter son ami Granville, l’inspecteur démissionnaire embauché à la SUGE. Il décide de s’y rendre. Le jour suivant, dans les ateliers ferroviaires d’Epernay, un agent de la SUGE qui enquêtait sur le banal vol de matériel est abattu par balles. L’inspecteur Granville et son acolyte Pigagniole sont envoyés sur place pour découvrir ce que ce meurtre incompréhensible cache. Alors que la police locale piétine et qu’un nouveau cadavre est découvert, les deux limiers parviennent à trouver les premiers indices et entament leurs premières déductions.

Par phibes, le 17 septembre 2015

Publicité

Notre avis sur BRIGADE DU RAIL (LA) #3 – Requiem chez les cheminots

Toujours attachée, comme son titre l’indique, au domaine ferroviaire et aux enquêtes policières des années 50, la saga initiée par Frédéric Marniquet et Olivier Jolivet semble prendre son rythme de croisière. Remettant sur les rails le fameux tandem Granville/Pigagnole de la non moins fameuse SUGE (Sureté des chemins de fer), les auteurs nous entraînent dans une nouvelle affaire criminelle.

Force est de constater que cette troisième aventure a la particularité d’être riche en péripéties. Trouvant ses origines quelques 15 ans auparavant sur le territoire des Etats-Unis, elle trouve ses ramifications en 1960 sur le sol français dans les ateliers ferroviaires d’Epernay et se voit couplée au lourd contentieux entre les inspecteurs Granville et Morel qui perdure depuis l’affaire du tueur du Lyon-Genève.

Aussi, même si la trame est des plus classiques, on ne regrettera à aucun moment de suivre les pérégrinations des deux enquêteurs Granville et Pigagnole dont l’association se révèle de plus en plus intéressante. A cet égard, hormis une efficacité commune hors norme, on pourra apprécier leurs traits de caractère très différents et pour le moins complémentaires que Frédéric Marniquet a su peaufiner, renforçant la personnalité intègre, directe et sans ambages du premier (au détriment d’un commissaire local visiblement à la ramasse) et bonifiant la culture et la diplomatie du second.

Côté enquête, il ne fait aucun doute que cette dernière ne manque ni d’actions, ni de noirceur, ni d’échanges de coups de feu, ni de cadavres. Là aussi, le scénariste a su mettre ce qu’il faut là où il faut pour captiver le lecteur et le plonger dans un mystère correctement opacifié que son duo de choc ne manquera pas d’éclaircir avec force, rapidité et un brin d’humour.

Olivier Jolivet se conforte dans ses dispositions picturales réalistes déjà perceptibles dans la série Police Boston ou le tome Opération De Gaulle. Il est indéniable que cet illustrateur s’appuie sur une forte documentation eu égard au domaine concerné (celui du train des années 50/60). Il suffit pour s’en convaincre de voir ses nombreuses vignettes ayant trait aux ateliers, aux gares, aux différentes locomotives…, croqués avec une rigueur d’exécution presque photographique remarquable. Au niveau des personnages, Granville et Pigagnole prennent plus poids dans leur jeu et par ce biais, portent leurs équipées policières avec plus de conviction.

Une nouvelle enquête policière dans le domaine ferroviaire rondement menée par des personnages charismatiques et par des auteurs bien motivés.

Par Phibes, le 17 septembre 2015

Publicité