BRIGADE DU RAIL (LA)
L'inconnue du Paris-Marseille

En juillet 1962, alors qu’il a été levé de tout soupçon avec l’arrestation de son ancien collègue Morel, l’inspecteur Granville œuvre sous l’égide de la SUGE, la sécurité ferroviaire. En manque d’actions, il regrette un tantinet ses prérogatives lorsqu’il était aux 36 Quais des orfèvres. Mais l’actualité va bientôt lui faire changer d’avis. En effet, alors que Morel a profité d’un transfert pour s’évader, un accident ferroviaire d’une ampleur considérable s’est déroulé non loin de Dijon sur la ligne Paris-Marseille. Alerté par sa hiérarchie, Granville est envoyé sur les lieux, accompagné par son collègue Pigagniole et l’ingénieur expert Martineau. Ensemble, ils sont appelés à découvrir ce qui s’est réellement passé, surtout que dans le lot des victimes recensées dans l’accident, l’une d’elles, une femme, semble avoir été assassinée. Serait-ce un attentat perpétré par l’OAS, une action d’une organisation occulte ou une défaillance technique rare ? Grandville va devoir faire le tri de tout ça et, dans les investigations qui s’annoncent, faire face à de nombreuses surprises.

Par phibes, le 19 mars 2016

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Notre avis sur BRIGADE DU RAIL (LA) #4 – L’inconnue du Paris-Marseille

Le retour de l’ex-inspecteur Granville des 36 quais des Orfèvres est synonyme, une fois encore, d’une enquête à rebondissements inévitables. Sous le couvert de ses créateurs que sont Frédéric Marniquet et Olivier Jolivet, nous le retrouvons donc dans une nouvelle affaire qui, obligatoirement comme le nécessite le concept de la série, est en lien avec le domaine ferroviaire.

Cette fois-ci, l’enquête dont il est question, a l’avantage de se reposer sur un fait tragique qui s’est réellement déroulé le 23 juillet 1962 à savoir le déraillement de l’Express 53 aux environs de la petite bourgade de Velars-sur-Ouche. Cet accident entraîna la chute de la voiture n° 7 dans un ravin et le décès de 39 passagers. Fort de cette tragédie qui fit opposer les experts de l’époque sur ses véritables causes, Frédéric Marniquet, bien documenté, a construit son intrigue policière, y rajoutant par ce biais une 40ème victime énigmatique.

L’on pourra concéder qu’entre l’évasion de Morel (dont les agissements hésitants sont un peu surprenants), la tragédie ferroviaire, la femme inconnue et le quarteron de coupables potentiels, la matière est présente et l’on ne s’ennuie pas une seconde. Certes, le scénariste s’appuie fortement sur le caractère hors norme de son enquêteur qui supplante les autres investigateurs et s’octroie quelques facilités au niveau des aptitudes de ce personnage fort en gueule qui attire les ennuis comme un aimant. Il n’en demeure pas moins qu’il reste bien plaisant à suivre et que le message général, qui repose en partie sur des questions posées au moment du drame et également sur des légendes locales, est emballant.

La partie graphique d’Olivier Jolivet force le respect tant ce dernier lorgne vers un réalisme impressionnant. Il ne fait aucun doute que, s’il s’appuie lui aussi sur une recherche photographique indéniable pour bien camper les décors de l’époque considérée, il parvient à animer des personnages qui, comme Granville et Pigagiole, bénéficient d’une certaine étoffe. Par ce fait, on a l’impression que l’artiste gagne en assurance dans cet univers cohérent où la fiction se mêle avantageusement à la réalité ferroviaire.

Une nouvelle enquête du charismatique inspecteur Granville qui prend toute sa place dans la série concept.

Par Phibes, le 19 mars 2016

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