BRIDE STORIES
Volume 7

 
Smith et Ali, en route pour Ankara, sont loin de pouvoir se douter qu’un dramatique conflit est imminent sur les lieux qu’ils ont récemment quittés. Accueillis chez un très riche homme qui leur a été recommandé par un ami londonien de Smith, ils vont en effet vivre plusieurs jours comme entre parenthèses dans un immense, calme et luxueux palais.

La femme de leur hôte, Anis, bien qu’elle ait tout pour être heureuse, souffre pourtant d’une grande solitude. Sa servante Mahfi va lui faire découvrir les plaisirs du hammam où Anis va être séduite par une jolie femme dont elle voudra faire plus qu’une amie…
 

Par sylvestre, le 20 septembre 2015

Publicité

Notre avis sur BRIDE STORIES #7 – Volume 7

 
C’est encore un somptueux tome que nous a concocté là Kaori Moru ! Encore un de ces tomes où l’intérêt du propos et le plaisir de la découverte le partagent avec la beauté du dessin ! Dans ce septième volume, on suit Smith et son accompagnateur, l’impatient Ali, mais leur parcours n’est que prétexte à nous ouvrir les coulisses de la maison dans laquelle ils sont reçus. Ainsi, la plus grande partie de l’histoire tourne autour de la frêle Anis et de sa "sœur conjointe". Et on ne voit Smith que par petites touches

Smith par contre ne verra jamais la belle Anis alors qu’il reste plusieurs semaines chez elle et son mari ! Il faut dire qu’à cette époque, dans ces sociétés centrasiatiques (on serait en Ouzbékistan ou en Iran, d’après les monuments), les femmes ne doivent pas se montrer aux hommes qui ne sont pas de leur famille. Alors que nous, au contraire, on voit Anis. On la voit même très bien ! On l’approche, très près : on la côtoie d’ailleurs jusque dans l’intimité des bains publics. Suprême privilège que d’entrer dans les hammams, qu’ils soient (principalement) de femmes ou (de manière plus anecdotique) d’hommes ; ça participe au côté touristico-documentaire de l’épisode, même si dans ce fameux hammam féminin où se jouent les choses et où de nombreuses scènes de nu vont régaler nos yeux, il n’y a que des "bombasses" ! ^^

On a l’habitude de parler de la polygamie des hommes. Dans ce tome, on apprend qu’ont pu exister en Perse des cérémonies de "sororat" où une femme pouvait choisir non pas un époux mais une sœur ! (Et cela même si elle était mariée) Pour plus d’explications, allez quand même voir les définitions des mots "sororat" et "lévirat" ; car on n’est pas exactement dans l’un de ces cas dans ce septième volume de la série Bride stories

En tout cas, ça casse l’image de la femme moyen-orientale "qui n’a pas le pouvoir de choisir". Dans notre cas, ça revient [attention, spoil] à de la polygamie pour le mari d’Anis sur proposition la d’Anis [/spoil], mais c’est le chemin vers cette nouvelle situation qui est intéressant ; et beau, par dessus le souk, car il est altruiste et à l’orée d’un saphisme très esthétique. Il faut dire, répétons-le en effet, que dans ce manga, on n’a affaire qu’à de jeunes gens aux corps parfaits : la beauté aide à la tolérance ceux qui y sont les moins enclins, n’est-ce pas ?!

Au-delà des jolis corps et du voyeurisme qui en découle affleure une réelle poésie (attendons la pluie !) et de véritables sentiments humanistes. Et tout concourt, y compris le dessin de Kaori Moru qui a affiné son trait pour l’occasion en utilisant des plumes plus fines, à ce que ce tome soit franchement superbe.
 

Par Sylvestre, le 20 septembre 2015

Publicité