BRAVESLAND
Constant

Il fut un temps où le peuple indien n’était pas en harmonie avec sa terre. Afin de réunifier les tribus, les esprits ont insufflé au chef de toutes les familles le seul moyen de rétablir l’équilibre entre elles à savoir la conscience du sacrifice. De fait, réunissant ses trois fils directs, le grand chef les immola selon le précepte ancestral que la terre appartient à ceux qui sauraient sacrifier leur propre descendance.

En cette année 1756, au port de Boston, Constant l’acadien fuit la vindicte anglaise après avoir passé du bon temps avec la fille du Colonel Steeckwood. Il décide de prendre la direction de Québec en compagnie d’Otiron’Tara, un indien huron qui s’est engagé au côté des forces françaises. Les deux hommes s’étant séparés, Constant se voit enrôlé de force dans les rangs de l’armée française et part pour le fort Niagara. Dans son unité, il y retrouve le huron. Mais alors qu’elle ne se trouve qu’à quelques jours de leur destination, la colonne militaire doit se détourner du chemin initial suite à la rencontre d’un parti d’Iroquois. C’est alors qu’elle atteint un village dans lequel tous les habitants ont été massacrés sauvagement. Mais quel est donc ce mystérieux ennemi qui se déclare aussi cruellement ?
 

Par phibes, le 8 octobre 2009

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Notre avis sur BRAVESLAND #1 – Constant

Les scénaristes avertis que sont Fabrice David ("Servitude", "Live war heroes", "La croisade des enfants") et Gregory Lassablière remettent le couvert en publiant à nouveau chez Soleil, en cette année 2009, une nouvelle série ayant trait au Nouveau Monde et aux tensions intestines dues à la conquête de territoires vierges. Après s’être testés très favorablement sur le premier tome de "Les voies du seigneur", ils restent dans l’évocation historique en prenant pour base, cette fois-ci, la situation conflictuelle canadienne du 18ème (la guerre de 7 ans) durant laquelle anglais et français se sont affrontés pour la possession de la contrée québécoise.

Dans un esprit qui n’est pas sans rappeler la série historique "Les pionniers du Nouveau Monde" du couple Charles chez Glénat, les deux auteurs développent le concept du culte de la terre livrée à des invasions multiples et dont l’appropriation nécessite de gros sacrifices. Pour ce faire, sous couvert d’une légende indienne intraitable, on assiste, en ce premier épisode, à la mise en place de l’épopée. C’est ainsi que se présenteront à nous les personnages principaux qui devraient nous entraîner au plus profond d’une intrigue qui s’installe à petit pas. Constant l’acadien, Otiron’Tara le huron et Emily la fille d’un militaire anglais vont se partager des péripéties isolées ou ensemble, en convergeant vers un lieu unique, le fort Niagara. Et c’est aux abords de ces lieux sauvages que le mystère dans sa version la plus sanglante va faire son apparition.

Fabrice David et Gregory Lassablière gèrent parfaitement leur récit entre Histoire et fiction et apportent à ce dernier une consistance à la fois légère par le désintéressement de Constant, le caractère trempé d’Emily Steeckwood, et sérieuse, auréolée de sagesse, par l’intervention sage d’Otiron’Tara. Cette impression vient toutefois se ternir par le basculement dans l’horreur (à l’image de "La croisade des enfants") qui vient appesantir la dernière partie de l’aventure et qui tend à confirmer l’impression du début quant aux sacrifices dont il est fait état. Bien sûr, le mystère reste de mise et la question demeure quant à l’identité et la volonté réelle du ou des auteurs des massacres. Ce premier résultat est attrayant et semble promettre des moments très forts.

Graphiquement, Federico Carlo Ferniani, dessinateur italien méconnu dans l’hexagone, réalise un travail d’une authenticité admirable, qui révèle un talent avéré. Les plans sur lesquels il œuvre sont d’une justesse photographique et permettent de mettre en évidence un trait usité, sans faille, nimbé d’une atmosphère historique bien maîtrisée. La recherche documentaire est certes indéniable et se découvre grassement au niveau des tenues vestimentaires des personnages et des décors d’antan superbement représentés. Les instantanés qu’il exécute sont loin d’être statiques et génère incontestablement une lecture fluide et attirante.

Un voyage historique intrigant, sanglant et bien prometteur dont on attend un déroulement des plus forts.
 

Par Phibes, le 8 octobre 2009

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