BRANCHE LINCOLN (LA)
Machines de guerre

Ted Voss, unique héritier d’un empire colossal bâti par ses aïeux, est pris à parti par des membres de deux réseaux antagonistes, le Styx, constitué de tueurs sans identité, et la NSA, organisme gouvernemental américain. Sa demeure ayant été saccagée, son protecteur étant lui aussi poursuivi et son ami Robert étant séquestré par les services secrets, Ted est dans l’obligation de coopérer avec ces derniers. Pour ce faire, alors que la police, en la personne du lieutenant Carven, s’intéresse de près à ses agissements, il doit restituer à James Hyat, agent de la NSA, les documents précieux ayant trait à la fameuse "branche Lincoln", organe secret dont son grand-père faisait partie. Il va de soi que le Styx, véritable machine de guerre, veille dans l’ombre et attend le moment propice pour faire main basse sur lesdits documents, signifiant de nouveaux morts en perspective.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur BRANCHE LINCOLN (LA) #3 – Machines de guerre

Le brouillard qui entoure le passé tumultueux de la famille Voss commence à se déliter en ce troisième opus au cours duquel le jeune Ted, descendant de l’empire Voss, poursuit son enseignement sur son ascendance au gré des rencontres percutantes. En effet, les archives personnelles de sa famille renferment des éléments susceptibles de nuire à la sécurité nationale et, de fait, attirent des groupuscules organisés, prêts à tout pour les récupérer.

Cette fois-ci, c’est la NSA, par le truchement d’un de ses agents James Hyat, qui rentre dans la danse infernale de façon déclarée et qui vient se substituer à l’ancien membre du commando Wyvern pour révéler de nouvelles informations sur les agissements coupables de son grand-père, véritable taupe de la "Branche Lincoln" et initiateur de l’organe Cerbère.

Emmanuel Herzet semble parfaitement à l’aise dans son intrigue abondante, aux multiples ramifications historiques et mondiales. Sa fiction vient côtoyer des faits authentiques dans une maîtrise (technique et historique) fournie et avertie. A ce titre, on recensera, comme d’accoutumée, de larges retours en arrière répartis dans l’histoire venant conforter les explications de ceux qui affranchissent le jeune héritier.

De même, on pourra saluer l’évolution du dessin de Piotr Kowalski qui, en cet épisode, laisse éclater son talent dans des vignettes plus grandes. L’ombre prend, de plus en plus, une place privilégiée dans son dessin et embellit, superbement et sans contexte, son travail pictural en y donnant une touche plus noire. La profondeur des plans réalistes y est encore plus flagrante et devrait ravir les fans de thrillers alambiqués.

"Machines de guerre" est une très bonne immersion dans un monde de manipulation et d’usurpation à outrance utilisant des moyens radicaux et peu recommandables qui devraient laisser un goût amer dans la bouche de son héros comme, pourquoi pas, dans celle du lecteur. Un opus indissociable des deux premiers.

Par Phibes, le 13 novembre 2008

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