BRAISE
Papa n'est pas là

Ce troisième épisode de Braise s’ouvre alors que les enfants ont compris que la reine, loin d’être gentille comme une maman, est une entité maléfique qui « dévore » les enfants pour accroître son pouvoir ! Janus, aigri par l’accident qui lui a coûté la vue, tombe sous l’emprise de la sève, terrible boisson qui fait naître en lui un double monstrueux. Cet ultime épisode devrait enfin nous révéler la véritable histoire de la reine et l’identité du mystérieux ami masqué allié des enfants. Quant à Braise, parviendra-t-il à retrouver sa fille ? (Résumé éditeur)

Par melville, le 6 novembre 2013

Publicité

Notre avis sur BRAISE #3 – Papa n’est pas là

Pour leur deux premiers albums, Bertrand Bouton et Cédric Fortier avait fait une entrée remarquée – du moins par les amateurs à l’œil vif – dans l’univers de la bande dessinée. Par leur volonté de renouer avec la noirceur des contes pour enfants du XIXème tout en construisant un récit de bande dessinée moderne, les auteurs ont réussi un étrange et malicieux mélange entre culture pop et baroque flamboyant. Avec une audace maîtrisée dans l’équilibre entre drôlerie et tragique, Bouton et Fortier ont su ciseler des personnages tendres, cruels ou vaillants dans l’épaisseur dramatique du récit qui se jouait au fil des pages qu’on dévorait avec passion. Puis trois ans ont passé entre le tome 2 et le troisième et dernier volet concluant la série. Paru dans un quasi-anonymat injuste, Papa n’est pas là conclue le triptyque de manière convainquant et cela malgré quelques réticences. Mon ressenti sur se troisième tome est que la forme prend parfois le dessus sur l’histoire et vient de fait rompre la fragile mais formidable harmonie des deux premiers volets. S’il n’en est rien du prologue muet qui introduit avec panache ce tome, par la suite les sortes de cartons cartoonesques, comme les longues tirades aux jeux de mots pléthoriques du personnage de Braise hachent la dynamique de la narration et cassent un peu l’élan dramatique. Toutefois c’était sans compter sur le final teinté du cynisme drolatique postmoderne des débuts qui estompe très vite ces petits bémols.

Atypique, Braise est une série qui booste le genre avec une gourmandise revendiquée. Une démarche qu’on ne peut que saluer en attendant d’ores et déjà le prochain Bouton/Fortier !

Par melville, le 6 novembre 2013

Publicité