BOURBON STREET
Les fantômes de Cornelius

Le vieil Alvin vit à la Nouvelle Orleans depuis toujours. Il pourrait vivre tranquillement sa retraite après des années de bons et loyaux services comme musicien de jazz. Certes, il n’a jamais fait fortune, mais vivre de sa passion et avoir encore ses amis autour de lui devrait suffire à le satisfaire. Mais ce n’est pas le cas. Alvin vit encore avec sa passion et, surtout, ses vieux rêves, ceux du succès qui n’est jamais vraiment venu.

Ce jour de 1997, il décide de secouer ses vieux compères, Oscar et Daroll, qui savent se contenter de leur bourbon. Il leur claque l’article de presse paru sur ces Cubains octogénaires qui viennent de recevoir le Grammy Award. Ses amis restent dubitatifs. Et puis il manque celui qui relancerait indéniablement le groupe, Cornelius. C’était un trompettiste incroyable, celui capable de faire basculer un bon groupe vers l’excellence. Seulement voilà, Cornelius s’est évaporé depuis 50 ans et nul ne sait ce qu’il est devenu. Mais Daroll a aperçu récemment, dans une station-service, un employé qui ressemble beaucoup au disparu. Il n’en faut pas plus pour que les trois papis jazzmen prennent la route.

Par legoffe, le 10 juillet 2011

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2 avis sur BOURBON STREET #1 – Les fantômes de Cornelius

Philippe Charlot et Alexis Chabert viennent de composer un bel album de bande dessinée. Il ressort de toutes les pages des notes de jazz et une ambiance typique du sud des Etats-Unis. C’est bien simple, nous ne regardons pas la Nouvelle-Orléans, nous la vivons. Le rêve de musique de nos compères prend des allures de quête, dans une ambiance de comédie.

Alvin et ses amis savent nous faire rire, mais aussi nous attendrir. Entre ambitions et souvenirs, ils déambulent dans ce livre avec classe. Même lorsque Oscar règle ses comptes et distribue quelques coups, il le fait avec un flegme extraordinaire. Ils parlent et jouent avec l’humanité des passionnés. C’est sans doute pour cela qu’ils sont soudain parrainés par le plus éminent fantôme que l’on puisse croiser en ces lieux, l’immense Louis Armstrong.

L’histoire est belle parce que bien racontée, mais aussi parce que bien dessinée. Les crayonnés de Chabert donnent naissance à des planches extrêmement travaillées. Les postures et les regards des personnages ne sont d’ailleurs pas dus au hasard, comme en témoigne le cahier graphique qui clôt l’album.

Je ne peux ainsi que conseiller ce livre qui rend un hommage vibrant au jazz, parlant d’amour avec une grande sensibilité et aussi un certain humour. Car, d’amour, il sera beaucoup question tout au long de l’ouvrage. Amour de la musique, amour d’une femme… Mais ne serait-ce pas là les plus grands frissons de nos existences ?

Par Legoffe, le 10 juillet 2011

Tout comme Legoffe, je me suis laissé emporter avec bonheur dans cette histoire. Tous les deux musiciens, les auteurs partagent avec générosité et humilité leur amour de la musique. De cette sincérité nait une force qui empoigne et touche le lecteur immanquablement. Bourbon Street impressionne également par sa mise en scène, à nouveau la complicité des auteurs fait des merveilles. Le parti pris était de mettre l’accent sur l’ambiance. Découpage, cadrages et dessin ne font qu’un et insuffle ce vent de douce liberté propre au regard de gens qui ont vécu. Superbe d’humanité ! Et pour terminer, j’aurais simplement un petit mot pour la couleur de Sébastien Bouet qui vient parachever le tout avec talent.

Un must à posséder d’urgence !

Par melville, le 21 juillet 2011

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