BORDERLINE
Martyr

Une nouvelle fois, l’écrivain Fernando Villa vit des instants dramatiques. Il revit en transe et écrit les derniers instants d’un terroriste. Au-delà de la mort de ce dernier, c’est tout un complot terroriste en préparation qu’il décrit. Il se pose alors un véritable cas de conscience : Doit-il prévenir la police de ce qui se trame? Comment peut-il expliquer ce qu’il sait et qui va le croire?
Dans les méandres d’une enquête sur le fil du rasoir où la tension est palpable à chaque instant, Fernando va devoir aller jusqu’au bout de sa magie.

Par olivier, le 22 mai 2011

Publicité

Notre avis sur BORDERLINE #4 – Martyr

Fernando Villa a enfin compris d’où lui venait ce terrible don d’écriture, ses états médiumniques où il rédige des pages de récits terribles.
Compris, mais pas totalement accepté, car il est difficile, quand on est écrivain, de voir le succès arriver par des livres qu’on ne se souvient pas avoir écrit.
Après son séjour au Chili, Nando est de retour à Paris, au milieu de ses amis. Peu d’entre eux connaissent la vérité sur son drame et l’horreur de ce qu’il ressent à revivre les derniers instants d’individus décédés de mort violente.
Les expériences que l’herbe a déclenché chez lui et qui surviennent maintenant sans qu’il ait besoin de support sont traumatisantes et pourraient bien conduire n’importe quel individu au bord de la folie.
Pourtant, ce qui met véritablement Fernando en rogne, c’est qu’il a le sentiment de voler son succès.

La réalité va encore le rattraper. Une très forte explosion retenti sur le pont d’Austerlitz, un homme vient de sauter dans la Seine mais, avant même de toucher l’eau, il a explosé, ne laissant subsister que des débris macabres à la surface. Alors qu’il est attablé avec ses amis dans un café à quelques pas de là, Fernando est à nouveau submergé par Kumlikan. Il revit en état de transe les derniers instants de celui qui s’appelait Jalil Lamouri. Ce qu’il lit en revenant à la réalité lui fait froid dans le dos. Le pire est à venir, mais comment prévenir du drame qui se prépare et que son état fusionnel avec l’esprit du mort vient de lui révéler. Comment prévenir la police et surtout comment arriver à convaincre ?

C’est un vrai thriller à la mécanique extrêmement bien huilée que continue a nous concocter Alexis Robin, l’écriture est nerveuse, le rythme soutenu.et la tension constante. Il intègre la légère part de fantastique, l’intrusion de Kumlikan dans une histoire somme toute crédible, les extrémistes n’étant malheureusement pas l’apanage d’une seule religion.
Au fil des quatre aventures que nous avons partagées avec Fernando, nous nous sommes attachés au personnage, et ce quatrième tome achève de nous le rendre humain et proche. Avec sa dégaine à la Jean Reno il a acquis une vraie profondeur, avec ses états d’âme et finalement son humanisme qui passe avant sa propre protection.
Le dessin de Nathalie Berr, réaliste, est tout empreint de ces émotions contradictoires qui dirigent les acteurs. Fanatisme, peur, illumination ou doute, elle anime ce récit avec brio mais retenue, sans chercher à en faire trop.

Entre fanatisme et rédemption, ce quatrième tome est une histoire de gens simples, entrainés dans une bourrasque soufflée par un fanatique où, malgré tout, on peu encore croire à la miséricorde.

Par Olivier, le 22 mai 2011

Publicité