10 mini-récits

En la prison d’Inzepocket, il est un détenu qui ne tarit pas d’inventivité pour se faire la belle. Ce prisonnier, c’est l’affreux Bobo, le locataire qui transite entre les cellules 14 bis et 22 et qui, sans relâche et sans compassion pour ceux qui le surveillent avec tant d’attention, cherche par tous les moyens la première occasion pour se carapater. Malheureusement pour lui et malgré toutes les astuces qu’il emploie, ses tentatives d’évasion ne l’entraînent guère bien loin de son lieu de résidence forcée et sont toutes autant de retours à la case départ.

 

Par phibes, le 11 octobre 2010

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Notre avis sur 10 mini-récits

Petit personnage issu de l’union profitable de deux auteurs belges à grande sensibilité à savoir Maurice Rosy et Paul Deliège, Bobo est né en 1961 dans le journal de Spirou sous l’impulsion du scénariste qui occupait alors le poste de directeur artistique. Fort de la place qu’il a su se tailler au sein du 9ème art durant près de trente ans, les éditions Dupuis lui redonne l’occasion de repasser sous les projecteurs.

Cette petite intégrale de poche se veut un concentré des toutes premières historiettes (10) du taulard parues en noir et blanc dans le journal de Spirou (à partir du n°1204 en 1961) sous la forme de mini-récits que le lecteur devait détacher, plier et découper pour le lire. Réalisées en noir et blanc, ces péripéties aux accents classiques représentent les prémices d’une aventure qui s’étalera sur près de quatre vingt dix tentatives d’évasions sans succès.

Alors qu’il touche pourtant à un univers caractéristique (le carcéral), le ton employé se veut à contre-courant de ce qu’il représente réellement. Animé d’une volonté malicieuse, Maurice Rosy (Spirou et Fantasio, Tif et Tondu, Jerry Spring) joue à fond la carte du truculent. Aussi, Bobo, en cavaleur impénitent à l’image des Daltons dans Lucky Lucke, est associé à toutes sortes de péripéties gaguesques bien risibles. Certes, le jeu "gentillet" du prisonnier malchanceux est répétitif mais se fait dans des circonvolutions des plus diverses, accompagnées dans chaque circonstance par des seconds rôles bien plaisants.

Sous le trait simpliste de Paul Deliège, Bobo est un personnage rigolo, attachant et plein de mauvaises intentions qui, pour la morale, ne sont jamais assouvies. Le coup de crayon avec lequel il l’anime, est tonique (à l’image du héro), tout en rondeur et dégage une fantaisie empreinte de fraîcheur rafraîchissante. L’univers qu’il dépeint aisément, d’un geste rapide, minimaliste, et qui s’étale sur des planches au nombre limité de vignettes, échappe à toute sophistication et conserve même une certaine répétitivité.

Une opération éditoriale très agréable pour une séquence souvenirs rafraîchissante qui, à l’instar du personnage principal, vaut son pesant d’évasion.

 

Par Phibes, le 11 octobre 2010

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