BOB MORANE
L'oeil de l'iguanodon

Intrigué par le rêve qu’il a fait sur l’extinction de tout un troupeau d’iguanodons suite à une explosion auréolée de vert, Bob Morane interroge Stéphane Van Croës, son ami paléontologue du musée d’histoire naturelle bruxellois. Curieusement, ce dernier lui fait part qu’à l’occasion de fouilles très récentes sur le site de Bernissart, une peau d’iguanodon a été trouvée intacte, recouverte d’une matière verte. Piqué au vif, Bob Morane est invité par le scientifique pour se rendre compte de la fameuse découverte. Malheureusement, cette dernière intéresse aussi au plus haut point le milliardaire Howard Heyst qui n’hésite pas à embaucher le bandit Roman Orgonetz pour la voler. Mais c’est sans compter sur Ylang-Ylang et le Smog qui veille dans l’ombre sur les agissements étranges de Bob Morane et Roman Orgonetz.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur BOB MORANE #37 – L’oeil de l’iguanodon

Le héros de tant de péripéties hors normes revient pour de nouvelles aventures toujours plus étranges et fantastiques qui l’amènent à côtoyer, cette fois-ci, des animaux d’une époque révolue mis à mal par une intervention extraterrestre. Si l’évocation dans la saga d’animaux préhistoriques n’est pas nouvelle (voir par exemple les tomes chez Le Lombard "Le temple des dinosaures" n°5,"Les chasseurs de dinosaures" 14, "Le réveil du Mamantu" 17, "La vallée des brontosaures" 32), la tournure des évènements auxquels Bob Morane participe, prennent un envol futuriste bien accrocheur. Pour compléter ce tableau hétéroclite, Henri Vernes fait ressortir, comme il se le permet de temps à autre au fil de la série, d’anciens détracteurs à l’aventurier tels, pour le cas présent, le bandit Orgonetz dit "Dents d’or" et la belle asiatique Ylang-Ylang du Smog.

Au travers d’une découverte paléontologique de premier ordre, le scénariste compose une histoire qui se révèle surprenante et bien orchestrée. Le mélange scénaristique, que constitue l’intervention non terrienne au temps des dinosaures aux graves répercussions dans le présent, est des plus rocambolesques certes, mais bénéficie, de par sa nature et son non conventionnalisme, d’un attrait certain. Aussi, l’on pourra se laisser séduire par cet anachronisme voulu qui permettra de faire courir ce cher Bob Morane accompagné, comme il se doit en la circonstance, d’une charmante créature.

Bien sûr, Bob Morane tient le haut du pavé et jouit d’un pouvoir de déduction et d’une chance insolente que beaucoup envierait. Ce héros inébranlable, de fait, porte le récit sur ses larges épaules face à des adversaires pourtant retors mais toujours malheureux. Hé, c’est Bob Morane !!

Si le scénario possède un attrait avéré, il est indéniable que les graphiques de Coria sont à la hauteur de nos attentes. Force est de constater que son oeuvre se caractérise dans une quête de réalisme toujours plus probante. On sent le dessinateur à l’aise dans le travail des profondeurs, dans l’exécution des ombres. A ce titre, on appréciera grandement sa façon de restituer les décors peu éclairés tels les souterrains, paysages nocturnes qui sont un régal pour les yeux. Pareillement pour les personnages qui ont une apparence physique bien convaincante et dont on ne se lassera pas de suivre dans leurs multiples déambulations.

"L’œil de l’iguanodon" est, à mon goût, une aventure plus plaisante que la précédente dû certainement à une mixité de périodes temporelles et de faits atypiques. Le fervent admirateur de Bob Morane en aura sûrement pour ses frais.
 

Par Phibes, le 19 juillet 2009

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