BLUE ESTATE
Tome 3

Alors qu’elle comptait détourner la fortune de son mari, Rachel Maddox s’est aperçue, à ses dépens, que son cinéaste de mari n’était pas si facile à plumer. L’ayant faite suivre par un privé, ce dernier a perçu la duplicité de sa femme et s’est décidé, avec l’aide de Tate, son garde du corps, à la supprimer via un petit stratagème. Mais l’arrivée impromptue de Clarence, le tueur envoyé par Tony Luciano, le fils déluré du parrain local, vient bouleverser totalement les aspirations meurtrières de Maddox. Alors que Rachel profite de ce chambardement pour réchapper du piège tendu par son mari, Clarence est repéré grâce à la plaque de son véhicule à la sortie du domicile par le détective du cinéaste. Photos à l’appui, ce dernier prend sur lui de faire chanter le propriétaire de la voiture qui n’est autre que Luciano. Celui-ci étant persuadé que ce sont Buffalo Razov et ses sbires russes qui lui cherchent des poux, il prend l’option d’aller se plaindre arme à la main. Sont-ce les prémices d’une guerre entre gangs mafieux ?

 

Par phibes, le 13 septembre 2012

Notre avis sur BLUE ESTATE #3 – Tome 3

Pas de répit pour les auteurs qui participent à l’aventure sous l’égide de Viktor Kalvachev et de la maison Ankama ! En effet, alors que le précédent tome est sorti en avril 2012, les péripéties hollywoodiennes encore fumantes de celui-ci n’ont pas le temps de se refroidir qu’elles repartent de plus belle.

Tournicotant toujours autour d’un microcosme pour le moins machiavéliquement éprouvé et, à n’en pas douter, noyé dans une violence exacerbée caractérisée, cet épisode ne laisse que très peu de place à la méditation profonde. Pratiquement en apnée, le lecteur est entraîné par des protagonistes sans pitié, aux sautes d’humeurs purement fétides, dans une suite ininterrompue de scènes particulièrement chauffées à blanc. Cette suite des mésaventures de Rachel Maddox et de ses comparses féroces s’appréhende au gré d’un enchaînement énergiquement élaboré, brinqueballant sans indulgence et sans répit celui qui les suit, associant sans vergogne tous les plus mauvais garçons et fille de la saga. Aussi, compte tenu de l’appréciation que l’on aura pu se faire durant les 2 premiers opus, on ne sera certainement étonné de pénétrer dans cet univers glauque où les malversations les plus basses (assassinat, chantage, complots, compromissions…) sont monnaie courante.

Cette vision reste donc toujours aussi efficace, assurément torride voire étouffante. Sans contestation possible, une nouvelle fois, on pourra être bluffé par le découpage qui se veut des plus originaux, indubitablement averti. On pourra également être surpris par le côté cinglant de la dynamique générale qui ne laisse certainement pas indemne.

Le côté visuel de cet épisode renforce l’originalité de l’album. Les quelques 72 planches qui composent celui-ci représente une succession d’interventions graphiques qui valent leur pesant décapant. C’est ainsi que l’on pourra être saisi par ces changements, en cours de planche, de dessinateurs qui, à chacun leur tour, iront de leur style particulier dans de belles illustrations allant du plus réaliste au plus déjanté. Cette variété picturale ne nuit absolument pas à la compréhension de l’histoire et renforce même quelque part le côté incisif de l’aventure.

Un épisode bouillonnant, impitoyable qui annonce la fin de la saga dans le prochain tome.

 

Par Phibes, le 13 septembre 2012

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