BLUE ESTATE
Tome 2

En plein tournage du 10ème épisode de Traque mortelle sous l’égide du réalisateur Bruce Maddox, Vassilia Shlukha, la belle biélorusse, se rebelle contre son partenaire Gennady et en réfère à son papa ours de producteur, le terrible mafieux Vadim Razov. Après une mise au point efficace, ce dernier en profite pour s’entretenir avec Maddox au sujet d’affaires communes. Profitant de cet intermède, Rachel, sa femme, découvre enfin le moyen de détourner la fortune de son mari qu’elle souhaite quitter au plus tôt. Malheureusement pour elle, à peine a-t-elle eu le temps d’en informer son complice Johnny, qu’elle est surprise par Maddox qui lui donne la trempe de sa vie. Aussi, sentant quelque piège souterrain, il décide d’engager un privé, Roy Devine Jr, véritable fan du cinéaste. De son côté, Billy Ducharme, le frère de Rachel, a quelque soucis immobiliers, tout d’abord avec ses locataires et ensuite avec Tony Luciano, le fils déjanté d’un parrain de la pègre. Peu enclin à se faire rouler dans la farine, le caïd séquestre Billy et fait pression sur Rachel pour qu’elle lui fasse profiter de la fortune de Maddox. Pas évident pour la jeune femme d’user d’un patrimoine qu’elle ne peut contrôler…

 

Par phibes, le 22 avril 2012

Notre avis sur BLUE ESTATE #2 – Tome 2

Après un premier opus qui fixait sans ambiguïté la teneur violente et décadente de l’univers de Blue Estate, l’aventure se poursuit avec ce nouvel épisode. Victor Kalvachev est toujours à la manœuvre, appuyé par Andrew Osbonne au scénario.

Un deuxième coup de sang attend le lecteur dans cette suite des péripéties hollywoodiennes. Comme il se doit, nous retrouvons les personnages qui ont emballé la machine à ses premières heures et qui se retrouvent englués, vision mafieuse oblige, dans des situations les plus glauques. A ce titre, la recette reste toujours aussi efficace grâce à son déversement ininterrompu de violence et de malversations de bas étage. Très très rares sont ici les gentils premiers de la classe, mais nombreux sont ceux qui cherchent à faire leur loi et à s’emparer de la fortune de leur prochain lui aussi malintentionné. Sous le couvert d’une séance de tournage d’un film de série B, se cachent bien des choses terrifiantes. Tortures, blanchiment d’argent, trafics de drogue et de filles, vendetta sanglantes…, tout se mêle pour constituer la trame d’une histoire multiple des plus sombres, circulant au gré d’un enchevêtrement linéaire de situations dans lesquelles les protagonistes, aussi teigneux soient-ils, ont quelque chose à dire et à faire… en mal, évidemment.

Côté graphisme, le concept à plusieurs mains est conforté. L’équipe de dessinateurs du tome précédent se modifie quelque peu. Hormis Victor Kalvachev, Toby Cypress et Nathan Fox, deux nouveaux font leur entrée dans la saga à savoir Paul Maybury et Marley Zarcone. Si l’insertion des superbes illustrations ne fait pas partie de cet épisode (mise à part en fin d’album), le mixage du travail de chaque artiste est assez convaincant (parfois un peu destabilisant dans les transitions au niveau des physionomies). Malgré tout, le résultat est réconfortant par son évocation extravagante, violente qui se suffit à elle-même et qui assoit avec vigueur l’univers défaillant et inique de Blue Estate.

Un deuxième volet efficient, qui ne s’embarrasse d’aucun préjugé, bénéficiant d’accents de polar crissant à l’américaine toujours aussi prometteurs et qui bousculent assurément la bonne morale.

 

Par Phibes, le 22 avril 2012

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